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Mary et Max

Publié le 15 février 2012 par Olivier Walmacq

Mary est une enfant australienne détestée par ses camarades et dont la mère est une alcoolique notoire. Un jour, elle prend l'annuaire et tombe sur le nom de Max, un autiste d'une quarantaine. Elle décide alors de lui envoyer une lettre ce qui sera le début d'une longue amitié...

Affiche de 'Mary et Max'

La critique autiste de Borat

Sorti la même année que Coraline chroniqué récemment, Mary et Max a été tout aussi oublié par le grand public.
Lui aussi diffusé à Annecy, il récoltera le grand prix; sans compter des passages remarqués aux festivals de Berlin et de Sundance en 2009.
Le sujet de ce film d'animation australien a peut être rebuté, d'autant qu'il a été fait en stop-motion, cette technique si difficile à produire mais magnifique en général quand le film est terminé. Au niveau des doubleurs en VO, on retrouve un beau casting complété par Toni Collette, Philip Seymour Hoffman et Eric Bana.
Adam Elliot se base sur sa propre histoire. Autrefois, tout comme Mary, il avait mis son doigt dans un annuaire au hasard et avait fini par envoyer une lettre à une personne qui s'avérait atteinte du syndrôme d'Asperger.

 Adam Elliot dans Mary et Max. (Photo)

Il s'agit d'une forme d'autiste dont vous avez déjà pu voir un aspect dans Rain Man de Barry Levinson. Mary remplace Elliot et Max se trouve être l'autiste en question. Deux personnes qui s'opposent par plusieurs aspects (âge, comportement, famille) mais se rejoignent sur d'autres (aucun ami, physique ingrat).
Le problème de Max est qu'il ne peut dévoiler correctement ses émotions. Cela peut donner soit une forme de stress ou de véritable extase.
Dès lors, les deux personnes commencent par s'envoyer régulièrement des lettres et Max semble contrôler ses sentiments.
Mieux, il arrive à sortir de chez lui envers et contre tous. Mais un évènement arrivera brouillant les deux amis durant des années.
Mary, devenue adulte, ne supportera pas ce manque et tombera dans la dépression.

 Adam Elliot dans Mary et Max. (Photo)

Rien qu'avec ce passage, ce film d'animation se révèle très adulte ce que beaucoup s'étonneront comme d'habitude, croyant inévitablement qu'un dessin animé est synonyme de films pour marmots.
Il n'y a qu'à voir les premiers long-métrages des studios Disney pour s'en rendre compte (voir Pinocchio ou Fantasia).
Mais bon il y aura toujours des réfractaires. Elliot signe donc un drame pas forcément tendre avec ses personnages (les crises de Max parfois destructrices ou la dépression dévastatrice de Mary) et possèdant un humour cynique souvent savoureux. Outre l'excellente réplique en titre, la vision de Max de la naissance des enfants ou la subite homosexualité du mari de Mary sont de grands moments d'hilarité.
De plus, Elliot signe un film d'animation visuellement avec des personnages modelés familièrements mais terriblement humains.

Un très beau film avec deux personnages terriblement attachants.

Note: 18/20


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