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Bouquins – Les Annales du Disque-Monde

Par Bebealien

On va un peu changer de thématique aujourd’hui. J’essaie de reprendre mon rythme quotidien de publication. Mais n’allant pas tous les jours au cinéma, je vais parler de choses un petit peu plus variées. Première incursion dans le domaine littéraire, pour parler d’une série de bouquins relativement connus dans la communauté geek, mais qui peuvent toucher un public plus large.

Les Annales Du Disque-Monde – Fantasy et humour anglais.

Terry Pratchett est un écrivain britannique né en 1948 connu pour ses écrits mêlant fiction et humour cynique. Dans un style so british, il parle de thématiques actuelles (la mondialisation, la place de la femme, la société de consommation) ou plus culturelles (les mythes, le rock, l’apocalypse). Il a écrit plusieurs séries de bouquin comme Le peuple du tapis ou Le grand livre des gnomes… ainsi qu’un excellent De Bons Présages (dont son pote, le réalisateur Terry Gilliam possède les droits d’adaptation), mais son œuvre phare est une série de 36 bouquins, dont on attend avec impatience les nouveaux tomes, intitulée Les Annales du Disque Monde. Si je parle aujourd’hui de Pratchet, c’est que le bonhomme a annoncé tout récemment qu’on lui avait diagnostiqué une forme précoce de la maladie d’Alzheimer. Dans un communiqué émouvant adressé à ses fans, Terry a expliqué qu’il tentera d’écrire tant que son cerveau le lui permet, car il a encore de très belles histoires à raconter… et on veut bien le croire…

Terry Pratchett

La série du disque monde se base sur un monde à peu près à l’opposé de celui de Tolkien, à savoir qu’il est régi par l’absurde. Tout d’abord par sa forme. Le disque-monde est en effet un disque, plat, posé sur le dos de quatre éléphants, eux même posés sur la carapace de A’Tuin, la grande tortue géante voguant dans l’espace.

Une des représentations d’A'Tuin avec les éléphants et le disque-monde

Les habitants du disque-monde vivent à un âge pseudo-médiéval et empli de magie. Ils sont généralement idiots ou roublards, voir même souvent les deux. Une des particularités du disque-monde est également que les croyances de ces habitants sont matérialisées. Existe donc tout un panthéon de dieux, majeurs ou mineurs, se faisant des guerres de pouvoir pour gagner en force. La Mort est également personnifiée, par un homme (et non pas une femme comme tout le monde voudrait le croire). Personnage dépressif, qui décide d’ailleurs un jour de se faire la malle, La Mort possède un grand sens de l’humour et est l’unique personnage présent dans tous les tomes de la série.

La couverture d’un des premiers tomes de la série

Plusieurs lignes d’histoires sont développées. Dans le tas, on peut en distinguer deux majeures. Tout d’abord celle de Rincevent, magicien paresseux et raté de l’académie de magie d’Ankh-Mopork, cité corrompue où l’on croise des nains, des trolls fait de rochers, un orang-outan bibliothécaire, une guilde d’assassins respectables, le très vieux Cohen Le Barbare ou encore Casanabo, nain et « deuxième grand amant du monde, fin bretteur, menteur éhonté, soldat de fortune et réparateur d’escabeaux ». Les aventures de Rincevent occupent les premiers tomes du Disque Monde. Plus tard, il cède la place à Carotte, garde de la ville d’Ankh Mopork, plus grand nain du monde (en fait un humain adopté) et seul vrai héros de ce monde burlesque.

Le plus plaisant dans l’œuvre de Pratchett est de retrouver régulièrement ces personnages, au détour d’une page et de voir que plus la série avance, plus elle ne va strictement nulle part. Les personnages sont de fieffés idiots et Pratchett se sert de leur bêtise crasse pour traiter avec légèreté des sujets qui lui tiennent à cœur. L’ambiance générale que l’on ressent à la lecture demeure très particulière. Soit on accroche totalement et comme moi, on attend avec impatience chaque nouveau tome, soit on reste perméable à cet univers barré et il est difficile de s’y adonner. Mais de manière générale, les accros aux Monty Pythons devraient y trouver leurs marques, l’absurde étant assurément un des piliers de la série.

Rincevent, juché sur Bagage, son compagnon coffre à pattes avec une volonté propre…

Les Annales ont par ailleurs donné naissance à trois jeux d’aventures plutôt sympas, qui m’avaient fait passer de bons moments il y a quelques années. Certains doivent pouvoir se trouver aisément sur des sites d’abandonware. Centrés autour de Rincevent, ils sont extrêmement fidèles à l’univers de Pratchett.

En conclusion, en bon fan qui se respecte, l’annonce de la maladie de Terry m’a particulièrement touché. J’aurai aimé pouvoir lire encore longtemps ses élucubrations. Il n’en sera rien, mais les quelques volumes qu’il arrivera encore à produire risquent d’avoir des résonnances très particulières et vraiment émouvantes.


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