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Edward aux mains d'argent

Publié le 16 février 2012 par Olivier Walmacq

Edward est un être crée par un vieux savant. Malheureusement, lorsqu'il allait lui donner ses mains, le savant eu une crise cardiaque. Edward est donc resté tout seul pendant des années et a du garder ses mains ou plutôt ses ciseaux qui lui servent de mains. Jusqu'à ce jour où une femme experte en cosmétique le trouve et l'emmène chez elle. Il va vite tomber amoureux de sa fille mais la jalousie de certains va se manifester...

Fox-Hachette

La critique contée de Borat

Edward aux mains d'argent marque un tourmant dans la toute jeune carrière de cinéaste de Tim Burton. Tout simplement parce que c'est sa première collaboration avec son acteur fétiche et ami Johnny Depp.
Ce dernier venait de quitter la série 21 Jump Street et voulait changer de registre. Ce sera l'occasion rêvé avec ce film où il se voit affubler des ciseaux à la place des mains et un look digne de celui de l'ami Burton.
Grâce à ce film, l'acteur montrera définitivement qu'il n'est pas qu'un acteur de série. Pour l'accompagner, Burton fait appel à Winona Ryder (qui revient chez le cinéaste après Beetlejuice), Dianne Wiest, Anthony Michael Hall (qui sortait des films de John Hugues), Alan Arkin et Kathy Baker.

 Johnny Depp, Vincent Price, Tim Burton dans Edward aux mains d'argent (Photo Christophe L)

Mais ce film donne surtout lieu à la dernière apparition de Vincent Price, ce grand acteur de l'épouvante qui mourra trois ans plus tard.
Suite au décès de cet ami, Burton refusera de monter sa série d'entretiens avec son idole. Le film s'apparente certes à un conte, mais le réalisateur signe surtout un portrait au vitriol des bourgades américaines et de la nature humaine.
Dans un premier temps, il nous montre le quotidien de cette bourgade où, comme le dirait le regretté Jean Yanne, tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil. Toutes les maisons se ressemblent, changeant juste de couleur.
Pour ce qui est des habitants, si vous connaissez Desperate Housewives, vous voyez le genre de comères qui parsement le quartier.
Tout d'abord, elles seront gentilles avec Edward car curieuses.

Edward aux mains d'argent

Le seul intérêt étant de voir le nouveau spécimen. Quitte à l'exploiter en ne le payant jamais pour ses travaux.
Mais suite à un événement imprévu, les mentalités changent. Maintenant, Edward est montré comme un méchant, l'une des bonnes femmes gueulant même à l'antéchrist ! Le personnage de Diane Wiest est également intéressant à décortiquer.
Au départ, ce n'est qu'une vendeuse de cosmétique sans le sou et n'arrivant pas à se trouver de client. En découvrant Edward, elle va devenir subitement célèbre au point que sa boîte de réception sera bourrée de messages de ses amis.
Elle fait semblant de s'intéresser à lui, contente d'avoir son joujou sous la main pour le dégainer au cas où. Quant à Arkin, il s'agit du beauf par excellence mais lui aussi à des failles.

Edward aux mains d'argent

Son attitude lorsqu'Edward se fait une première fois agressé par Michael Hall est assez éloquente. Il a beau entendre l'autre le menaçait, il ne retient que la fin où Edward s'en va. Une manière comme une autre de ne pas montrer ses sentiments ou tout simplement d'un je-m'en-foutisme chronique.
Quant à Michael Hall, son personnage revient à un certain Gaston de La Belle et la bête. Un homme épris de jalousie et ne comprenant pas le soudain amour de son ex pour un homme aux mains d'argent.
Ce rapport femme-bête rappelle indéniablement le célèbre conte qui sera remis au goût du jour un an plus tard par les anciens employeurs de Burton, à savoir les studios Disney.

Edward s'impose comme l'intrus qui n'a pas le droit d'exister parce qu'il est différent. Elle n'a pas lieu d'être dans son monde fait à l'avance, où tout est calculé à la virgule près, un peu comme les sculptures d'Edward.
La fin est évidemment magnifique et poignante de par cet amour interdit conclue par le discours de la vieille dame du début.
Burton opte alors pour un léger plan fixe où la femme âgée enlève ses lunettes. On voit alors bien le visage de Winona Ryder vieillie et on se dit indéniablement que ce qu'elle disait avant, à savoir qu'elle ne l'a jamais revu, était vraie.
La remarquable musique de Danny Elfman ne fait qu'accentuer ce sentiment d'injustice trainant sur ce film. Au niveau des acteurs, tous sont impeccables mais les deux plus grands sont le couple star.

Un conte décorticant avec un scalpel furieux la triste nature humaine. Le meilleur film de Tim Burton.

Note: 20/20


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