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N’oubliez jamais

Publié le 17 février 2012 par Alteroueb

Mercredi soir, je sirotais avec insouciance quelques mousses en bonne compagnie. Nous étions accoudés, là, calmement, et le monde avait tourné sans nous : celui qui, un temps, a endossé la tunique suprême du pouvoir sans en assumer les fonctions annonçait sa candidature à sa propre succession et fort de son bilan, brigue fièrement un nouveau mandat. Croix de bois, croix de fer, juré craché, cette fois ce sera différent : il est le seul à pouvoir finir le travail, et quel travail…

Brasserie A la Comète, le centre de la blogosphère
Pour être totalement franc, je n’ai aucune envie de lui donner une nouvelle chance, et le seul fait d’envisager une prolongation de l’expérience me fait monter la tension. A mon âge, il faudrait éviter… Voilà un homme qui n’a fait que gouverner avec une brutalité inouïe, envers et contre tous, avec une volonté manifeste d’en découdre, de faire plier, de casser, d’humilier. Il n’y a aucun courage dans cette attitude invariable depuis 10 ans de présence aux plus hauts postes de l’Etat. Il y a juste l’expression d’une revanche malsaine, une réponse à la hauteur d’un complexe personnel démesuré : être suffisamment argenté pour ne pas avoir à travailler, mais pas assez pour figurer et faire autorité dans le grand monde, sans parler du reste… Dans ce cas, l’engagement politique comme instrument de vengeance, comme tremplin au bling-bling, à la haute société, cela ne fait pas illusion longtemps.

Mais le monde a changé. L’homme fort du moment aussi. Il l’affirme. Désormais, il va écouter le peuple : «Chaque fois qu’il y aura blocage, je ferai trancher le peuple Français». Il ne reste plus qu’à définir cette belle notion de peuple, qui durant ces 5 longues et malheureuses années, s’est limitée aux patrons du CAC40 et quelques habitants de l’ouest parisien. Ils ont tout obtenu, au delà même de leurs espérances, et tranché des têtes, coupé des bras, piétinés des solidarités. Après s’être mis les institutions à sa main de telle manière à ce qu’aucun blocage ne survienne, ce genre de discours est à l’image du personnage : petit, mesquin, trompeur.

J’ai l’impression d’être revenu en 2007. Après 5 années à diriger le pays comme multi-ministre omnipotent, il s’était déjà positionné comme le candidat de la rupture, n’hésitant pas à pousser son propre bilan sous le tapis de Chirac. Et voilà qu’il prend les mêmes arguments éculés et la même tête de cocker battu pour se poser en victime : c’est la faute des autres, à la crise, au peuple, ce peuple un rien stupide qui ne comprend rien à cette politique.

Pendant l’annonce de la candidature de Toto 1er, les commentaires des convives du KDB, ce mercredi à la Comète, qu’ils soient de droite ou de gauche, allaient tous dans le même sens : il y a d’abord un rejet du personnage. Cela m’aurait cependant beaucoup gêné qu’il ne se représente pas. Plus que tout, je veux le voir perdre, je veux le voir tomber de sa chaise et mordre la poussière Je veux qu’il sente cette humiliation que portent tous ceux qui pointent au Pôle-Emploi et dont le mois se finit le 15 quand ce n’est pas plus tôt encore.

On ne gagne rien à prendre les autres pour des cons.

PS : et n’oubliez pas d’aller voir la vidéo du KDB chez Seb.


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