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32 - Le point de départ (2ème partie)

Publié le 09 mars 2008 par Theophile

Caddie 11h32. Dans le bureau de Pascale, ma mère, au téléphone, retient ses larmes :

    - Je crois que c'est mieux si tu n'en parles pas à papa et maman, tout de suite. Je préfère le leur dire.
    - Oui, bien sûr. Je vais appeler Pierre pour qu'il vienne avec moi te chercher.
    - Qu'il ne dise rien aux parents.
    - Oui. Ma chérie... et tu vas faire comment ? Tu viens à la maison...
    - Non, Sylvia. Avec les enfants, plus les tiens... Théo a besoin de calme. Il est très perturbé par tout ça. Ce sera mieux si je vais chez maman.
    - Oh mon dieu... quel connard ! Je croyais qu'il ne te touchait plus depuis plusieurs mois. Maman va être choquée... Va chez les flics, Myriam... Il faut que tu portes plainte. C'est important...
    - Tu sais, je divorce...
    - Justement. Tu pars avec les enfants. Si tu ne veux pas de problème avec qui que ce soit... Porte plainte. C'est une preuve. Cela montre que toi et tes enfants vous êtes en danger...

Ma mère fond en larmes. Pascale, lui tient la main.

    - Oui.
    - Il est surveillant de prison, Myriam. Et il est dangereux. Il connait du monde. C'est important, Myriam. Tu quittes le domicile conjugale. C'est important que tu portes plainte. Pour le divorce. Pour la garde de tes enfants.
    - D'accord.
    - J'appelle Pierre, et on vient de chercher. Tu n'es plus toute seule maintenant.
    - Oui.
    - On vient te chercher où ?
    - Je suis au boulot. A Bronges.
    - Ok. On est là dans quatre heures. Je t'aime.
    - Moi aussi je t'aime.
    - Dans quatre heures. A tout à l'heure.

Nous devions attendre pendant 4 heures l'arrivée de la soeur et du frère de ma mère, Sylvia et Pierre, qui s'empressent, dès l'appel de ma mère de voler à notre secours. D'après notre plan, "l'autre" ne peut s'apercevoir de notre départ qu'à 16h30. C'est-à-dire, l'heure à laquelle je suis sensé rentré de l'école. Ma mère a pris soin de garer la voiture sur le parking du centre commercial à sa place habituelle. Car quand il ne travaille pas, "l'autre" a souvent le loisir de venir la surveiller à son travail. Quatre heures d'attente. En raccrochant, elle se confie à Pascale.

    - Ma soeur me dit d'aller porter plainte.
    - Oui. Elle a raison. Je t'emmène.

Elles sortent du bureau.

    - Monsieur Savelli. Je vais accompagner Myriam au commissariat. Il faut qu'elle dépose une plainte.
    - Bien sûr. Vos enfants peuvent rester dans le bureau de Patrick... Théo à l'air de bien s'amuser avec l'ordinateur.

11h58. Ma mère et Pascale partent pour le commissariat. Ma soeur et moi restons avec les collègues de ma mère qui sont au petit soin avec nous.

12h30. Pierrette nous emmène à la cantine du personnel pour le déjeuner. Certains s'interrogent de notre présence dans la cantine. Des regards. Des sourires. Des questions parfois. Pierrette répond à la tête du client. Elle dit que nous sommes ses neveu et nièce à certains curieux, ou raconte la vérité à d'autres, proches de ma mère, et ayant déjà une petite connaissance de la situation.

    - Hello !
    - Bonjour Clotilde.
    - Mais ce sont les enfants de Myriam... qu'est-ce qu'ils font ici ?
    - Assieds-toi avec nous.
    - Merci.
    - Bonjour Théo... Tu vas bien ?
    - Oui.
    - Bonjour Joséphine.
    - Bonjour.
    - Myriam est arrivée ce matin avec les enfants. Elle part.
    - C'est vrai ?... Ca va les enfants ?
    - Oui.
    - Oui. Ca va.
On va vivre chez Mamie.
    - Je suis contente pour vous. Elle prend la bonne décision. Excusez-moi les enfants mais, même si votre père était un amour dans les fêtes du comité d'entreprise, il me foutait les jetons quand il venait à l'improviste en caisse centrale pour voir votre mère...

13h27. Nous revenons dans les bureaux. Ma soeur reste dans celui de Patrick. Avec la nuit que nous avons passé, je m'endors sur le canapé situé dans le couloir. Près du bureau de Patrick.

14h16. Ma mère et Pascale reviennent du commissariat. Ma mère me voit endormi sur le canapé. Elle me glisse à l'oreille quelques mots doux et réconfortants et passe sa main dans mes cheveux. Puis elle se dirige dans le bureau de monsieur Savelli, le directeur, pour faire toutes les formalités administratives concernant son départ de l'entreprise.

    - ... donc vous pourrez toucher le chômage. Puis je vais vous rédiger une lettre de recommandation, pour votre recherche d'emploi, à venir... Vous êtes un bon élément... (le téléphone sonne) Excusez-moi. (Au téléphone). Oui... Oui... Ah... oui, très bien. (Il raccroche) C'est Clotilde en caisse centrale... Elle a vu votre mari dans le magasin !

(A suivre)


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