Respire et si ça suffit pas, re-respire

            La planète, pas celle dans laquelle tu es lorsque tu planes, mais la bleue, la notre n’aura jamais été aussi urbaine. De nombreux économistes ont décidé que la croissance économique d’un pays en voie de développement ne peut être effective que par l’industrialisation et l’urbanisation. Martin Dahinden, directeur de la Direction du Développement et de la Coopération de la Confédération Helvétique explique dans son édito de la revu Un Seul Monde que les pays développés doivent servir d’exemple – de ce qu’il ne faut pas faire.

   Dans la plupart des pays en développement, la population urbaine croît nettement plus vite que dans les pays industrialisés européens. L’élément principal à prendre en considération est l’exode rural massif – pareil à celui que l’Europe a connu avant sa révolution industrielle. Tous on l’espoir d’améliorer leur mode de vie, de travailler et de grandir en toute sérénité alors qu’en réalité, il ne s’agit que d’une illusion utopiste. La pauvreté fait aujourd’hui partie intégrante des plus grandes mégalopoles mondiales. Appelés shanty-towns, Favelas, Slums ou bidonvilles elles jouxtent les quartiers résidentiels et agonisent dans une indifférence commune. Les conséquences d’une urbanisation non régulés seront dramatiques et la question centrale est de comprendre comment les villes du Sud de développeront. Ce sont elles qui grandissent le plus vite. Elles abriteront un jour la majeure partie de la population mondiale. Le mode de vie en ville à l’occidental est en réalité une exception car cette population rapportée à l’échelle mondiale est une minorité. La situation normale est celle des bidonvilles. C’est de là que viennent la majorité des citadins.

   Il est à déplorer que les priorités ne sont pas les bonnes. Ce n’est pas qu’un problème de pauvres. Les mutations importantes dans ces zones situées en périphérie des villes sont telles que très rapidement surviennent des problèmes d’approvisionnement, d’environnement et de criminalité qui affectent tous les citadins, sans exceptions. De nombreux projets apportent quelques éléments de réponse non négligeables, l’Organisation à But Non Lucratif Urbanistes Sans Frontières (http://usf-f.org/) en est la preuve ; ils lancent leur concours Bidonvilles. Cet événement est organisé dans le cadre du Prix USF du Développement Durable avec le soutien de l’UNESCO.

            34 pays sont invités à participer à ce concours avec pour thème : Restructuration écologique d’un bidonville et adaptation au changement climatique. Nous avançons sûrement certes, mais trop doucement compte tenu des enjeux géostratégiques. « Il était logique que la situation explose partout en même temps. L’humiliation était allée trop loin » [Khaled Al Khamissi].