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DOULEUR CHRONIQUE: Et si nos neurones pouvaient l’oublier? – Molecular Pain

Publié le 18 février 2012 par Santelog @santelog

DOULEUR CHRONIQUE: Et si nos neurones pouvaient l’oublier? – Molecular PainLe cerveau se souvient de la douleur. Mais si nos neurones en perdaient le souvenir, ce serait le moyen de « reprendre le dessus » sur la douleur chronique et de parvenir à la maîtriser. Il faudrait pouvoir cibler et effacer la trace mnésique de la douleur, suggère cette étude canadienne de l'Université Mc Gill (Montréal), publiée dans la revue Molecular Pain. C'est une toute nouvelle voie de prise en charge des douleurs chroniques et vers une amélioration de la qualité de vie de millions de personnes.


La douleur chronique est une affection nerveuse qui persiste longtemps après la douleur aigüe. Ce type de douleur peut suivre une intervention chirurgicale ou une blessure ou être associé à des maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde et le cancer. Pour certains, la douleur est si accablante qu'ils ne peuvent même tolérer le contact d'un vêtement sur la peau, précise le professeur Coderre, attaché à Mc Gill.


Cette recherche cofinancée par les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation Louise et Alan Edwards, les NIH américains, avec la contribution du laboratoire AstraZeneca, a retrouvé « le chemin » vers nos souvenirs de douleur emmagasinés dans le cerveau. Les auteurs proposent même des pistes pour effacer ces souvenirs neuronaux et réduire ainsi la douleur chronique. Notre système nerveux central (SNC) se souvient d'expériences douloureuses, et, comme pour chaque événement, chaque expérience de la douleur, laisse une trace mnésique dans notre cerveau. Une trace qui vient amplifier la sensation liée à chaque répétition de la stimulationsensorielle, à l'origine de la douleur.


Le cerveau se souvient de la douleur : Le professeur Coderre donne, à titre d'exemple, le cas d'un patient atteint de gangrène et dont le membre nécrosé est amputé. Si le membre était douloureux avant l'amputation, la douleur pourra persister même une fois l'intervention terminée. Toute douleur qui se prolonge pendant plus de quelques minutes laisse ainsi une trace dans le système nerveux.


Comment nos neurones emmagasinent les souvenirs de douleur : De récents travaux ont mis en évidence le rôle clé d'une protéine, la protéine Kinase M zéta dans le développement et le maintien de la mémoire. Cette étude montre que le niveau de protéine Kinase M zéta augmente de manière persistante dans le SNC, après une stimulation douloureuse. Mais si les chercheurs bloquent l'activité de la protéine Kinase M zéta au niveau neuronal, ils parviennent alors à inverser l'hypersensibilité à la douleur développée par les neurones. En ciblant la protéine Kinase M zéta dans les voies de la douleur, l'équipe pense qu'elle pourrait parvenir à de nouveaux traitements de la douleur chronique.


« C'est la première fois que nous pouvons imaginer des médicaments qui cibleront une trace mnésique de douleur pour réduire l'hypersensibilité à la douleur ».


N.B. Une étude passionnante publiée en janvier dernier, dans la revue Nature, montrait comment, par un véritable »choc aux opiacés », des chercheurs de l'Université de Vienne, étaient parvenus à réinitialiser les signaux nerveux associés à la douleur chronique, du moins sur l'animal.


Source: Molecular Pain 2011, 7:99 doi:10.1186/1744-8069-7-99 « PKMζ is essential for spinal plasticity underlying the maintenance of persistent pain” et Communiqué Mc Gill “La mémoire neuronale, la clé pour apprivoiser la douleur chronique »


DOULEUR CHRONIQUE: Et si nos neurones pouvaient l’oublier? – Molecular Pain
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