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Voltaire, Le monde comme il va

Par Alain Bagnoud

    Miniature persane, détail de Majnun à l'école, 1524-1539
Le génie Iturel, qui a la haute main sur l'Asie, se demande s'il faut détruire Persépolis. Comme il ne parvient pas à se décider, il y expédie Babouc. Un personnage en même temps naïf, candide et capable de discernement. Ça vous rappelle d'autres héros des contes de Voltaire ? Oui oui. Le même profil.

Suit alors pour le pauvre homme une série de conversions. Il faut détruire Persépolis, il ne faut pas, il faut... Ça rappelle les virevoltes de Zadig. Je suis donc enfin heureux. Comme je suis malheureux. Etc.. Le même ressort narratif.

Dans Persépolis, on reconnaît des personnages comme le Cardinal Fleury en ministre vieilli et vif. Et les maux que Voltaire désigne: la guerre et la futilité de ses prétextes, les concussions, la primauté donnée à l'argent et à la naissance plutôt qu'au mérite, l'avidité des commerçants et des financiers, l'envie et la petitesse des hommes de lettres, l'ambition, l'intrigue, les vices du clergé, les chicanes, les procès... Ses cibles de toujours. C'est un tableau complet. Un répertoire. Une suite de scènes posées les unes à côté des autres.
Puis la conclusion. Babouc fait fondre une petite et jolie statue composée de tous les métaux de la terre. Faut-il la détruire parce qu'elle n'est pas entièrement d'or ? Hein ?
Mais Voltaire sera moins optimiste et complaisant quelques années plus tard.


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