Magazine Culture

En vie

Publié le 22 février 2012 par Lana

Ecrire, ça sert à ne pas s’écrouler complètement. Ecrire, ça sert à parler quand on ne peut plus rien dire. Ecrire, j’en ai besoin quand je vais mal.

Quand on lit mes textes les uns après les autres, on se dit que je vais mal tout le temps, que je passe mon temps à me plaindre ou à souffrir.  Alors qu’en réalité, eh bien non. Il y a de longues périodes pendant lesquelles je vais bien.  Ecrire pour dire ce qui va bien, ça ne me vient jamais à l’esprit. Mais à force, je ne donne à voir que le négatif et ça fausse l’image que je donne de cette maladie, enfin de la mienne.

Mais qu’écrire sur ce qui se passe bien?

Que parfois je cours dans une descente avec mon chien comme un gosse parce que je suis heureuse? Et que je ris aux éclats quand mon chien se retourne pour m’attaquer les pieds?

Que certains livres me ravissent et me happent dès les premières pages par leur beauté? Que d’autres me passionnent par ce qu’ils m’apprennent? Par ce qu’ils me donnent à voir du monde et de la nature humaine? Que je ne dors pas assez parce que je ne peux lâcher mes livres?

Que je suis heureuse d’être au moins l’amie de celui qui ressent trop fort qui est trop près pour pouvoir m’aimer, que j’aime lui parler, le voir, l’écouter, que c’est déjà ça, c’est déjà une chance et qu’il faut savoir l’apprécier?

Que j’aime mes amies, que je suis fière d’elles et que j’adore passer des heures au téléphone en fumant avec elles?

Qu’à l’étage de la librairie où je travaille, je me sens chez moi, dans cet espace plus calme que le rez-de-chaussée, avec sa moquette pourrie, oui je suis chez moi, et mon rayon c’est comme si c’était ma bibliothèque personnelle, et j’aime être celle qui connaît tout ça et renseigne les gens? Que je suis heureuse quand les gens ont aimé le livre que je leur ai conseillée? Que je me jette sur les caisses de nouveautés comme sur des cadeaux de Noël, avec la même curiosité qu’il y a dix ans? Que je rigole et débat et m’emporte avec mes collègues?

Que j’aime chanter comme une casserole toute seule chez moi et danser dans mon salon? Que l’I-Pod le matin me fait marcher comme au combat?

En vie

Il n’y a que des choses banales à écrire sur ce qui va bien. Mais il fallait peut-être le dire une fois. Dire que ma vie c’est aussi ça, pas seulement la maladie, pas tout le temps la maladie, mais aussi une vie banale avec tout ce qu’elle de force de vie, d’envie, d’enthousiasme, de passion et d’amour.


Classé dans:Réflexions personnelles

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lana 4822 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte