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Nulle paix je ne trouve et je n'ai pas de guerre à faire, Pétrarque, dimanche poétique

Par Mango
Nulle paix je ne trouve et je n'ai pas de guerre à faire,  Pétrarque, dimanche poétique
Nulle paix je ne trouve, et je n'ai pas de guerre à faire:
Je crains et j'espère; je brûle et je suis de glace.
Et je vole au plus haut des cieux, et je gis à terre;
Et je n'étreins nulle chose, et j'embrasse le monde entier.
Qui me garde en prison la porte ne m'ouvre ni ne ferme,
Ni ne me tient pour sien, ni ne défait les liens;
Amour ne me tue pas et ne m'ôte pas mes fers,
Ne me veut pas vivant, et ne vient pas à mon secours.
Je vois et n'ai point d'yeux, et sans langue je crie;
Et je désire périr, et demande de l'aide;
Et pour moi je n'ai que haine et pour autrui qu'amour
Je me repais de ma douleur, et en pleurant je ris;
Également m'insupportent vie et mort:
En cet état je suis, Madame, pour vous.
Pétrarque,  (Francesco Petrarca)  (Arezzo, 1304 - Arquà, près de Padoue, 1374), est un érudit, un poète et un humaniste italien. Avec Dante Alighieri et Boccaccio, il compte parmi les premiers grands auteurs de la littérature italienne. D'origine toscane, il vécut alternativement en Italie et dans la région d'Avignon où il rencontra Laure de Noves. Le Canzoniere est un recueil de poèmes qui lui sont dédiés. Ce poète fut publié dans toute l'Europe au XVIe siècle. (traduction Jean-Claude Monneret). 
De sa rencontre avec Laure, il écrivit aussi:
Béni soit le jour et le mois et l’année,
La saison et le temps, l’heure et l’instant
Et le beau pays, le lieu où fut atteins
Par deux beaux yeux qui m’ont tout enchaîné
Nulle paix je ne trouve et je n'ai pas de guerre à faire,  Pétrarque, dimanche poétique
CANZONIERE CXXXIV
Pace non trovo e non ho da far guerra
e temo, e spero; e ardo e sono un ghiaccio;
e volo sopra 'l cielo, e giaccio in terra;
e nulla stringo, e tutto il mondo abbraccio.
Tal m'ha in pregion, che non m'apre nè sera,
nè per suo mi riten nè scioglie il laccio;
e non m'ancide Amore, e non mi sferra,
nè mi vuol vivo, nè mi trae d'impaccio.
Veggio senz'occhi, e non ho lingua, e grido;
e bramo di perire, e chieggio aita;
e ho in odio me stesso, e amo altrui.
Pascomi di dolor, piangendo rido;
egualmente mi spiace morte e vita:
in questo stato son, donna, per voi.

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