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Drôle de Carnage – Roman Polanski

Par Etcetera
Drôle de Carnage – Roman Polanski

Affiche de Carnage

J’avais vu cette pièce de Yasmina Reza (Le dieu du Carnage) il y a plusieurs années au théâtre et je n’en avais pas gardé un souvenir fantastique. Je me rappelais néanmoins de dialogues savoureux, et d’un état d’esprit plus libre et plus décapant que celui des autres pièces de Yasmina Reza.
Roman Polanski la met ici en scène de manière brillante.
L’impression d’assister à du théâtre filmé ne disparaît jamais complètement mais l’intelligence des dialogues et les revirements des personnages réussissent presque à transformer ce défaut en qualité.
Venons-en à la situation de départ : deux couples, les Longstreet et les Cowan, apparemment charmants et civilisés, se rencontrent parce que leurs fils respectifs, âgés de onze ans, se sont disputés et que l’un des deux a cassé des dents à l’autre en le frappant avec un bâton.
Ces parents responsables et bien élevés ne tardent pas à perdre le contrôle de leurs nerfs et la moindre parole prononcée par l’un des quatre devient vite un prétexte pour les autres à décharger leur agressivité.
Ici la violence fait franchement rire :
D’abord parce que cette violence reste verbale (vers la fin du film elle s’en prend aussi aux objets mais ça ne va pas plus loin).
Egalement parce que cette violence prend pour motifs des sujets dérisoires (un hamster, un clafoutis, des surnoms ridicules, des métiers peu attrayants, un téléphone qui n’arrête pas de sonner, etc.).
Et surtout parce que cette violence apparaît complètement disproportionnée.
Pourtant les personnages, eux, semblent vivre un drame et notamment le personnage de Jodie Foster, étonnante dans ce rôle de femme à principes, grande partisane des causes humanitaires, amatrice d’art, qui défend les valeurs de la civilisation contre la sauvagerie et qui s’avère être finalement la plus violente des quatre.
On sent d’ailleurs à de nombreuses reprises qu’il ne suffirait pas de grand chose pour que l’histoire bascule vers quelque chose de nettement moins drôle et cette sensation d’être à la limite de l’humour et du drame est très intéressante.
En cherchant des défauts au film je dirais que le couple formé par Jodie Foster et John C. Reilly parait très improbable mais ces deux acteurs sont si excellents qu’on oublie vite cette bizarrerie.
J’ai vraiment bien aimé ce Carnage.



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