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Quand j'étais Jane Eyre - Sheila Kohler

Publié le 27 février 2012 par Filipa

Titre : Quand j'étais Jane Eyre
Auteur : Sheila Kohler
Editeur : La Table Ronde / Quai Voltaire

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Résumé : Dans le calme et la pénombre, au chevet de son père qui vient de se faire opérer des yeux, Charlotte Brontë écrit, se remémore sa vie, la transfigure. Elle devient Jane Eyre dans la rage et la fièvre, et prend toutes les revanches : sur ce père, pasteur rigide, désormais à sa merci, sur les souffrances de son enfance marquée par la mort de sa mère et de deux soeurs aînées, sur sa passion malheureuse pour un professeur de français à Bruxelles, sur son désespoir face à son frère rongé par l'alcool et la drogue, sur le refus des éditeurs qui retournent systématiquement aux trois soeurs Brontë leurs premiers romans, envoyés sous pseudonymes...

Parlons peu, mais parlons bien : je n'ai pas aimé. Voilà, c'est dit, je vous autorise à quitter la salle.

Avec un tel titre et un tel résumé, la fan de Jane Eyre qui est en moi a sautillé de joie - mais elle a bien vite déchanté au bout de 20 pages.

Premier soucis : c'est long. Le roman ne fait que 250 pages avec des grandes marges, une police 12 (au moins) et 30 lignes par page. Autrement dit, c'est court. Sauf que moi, j'ai trouvé ça long. Et lent. Le roman se divise en trois parties : Manchester 1846, Haworth 1846-1848 et Londres 1848-1853; sauf qu'il y a tellement de flashback et de digression qu'on ne sait jamais où on est, ni quand on est.

Deuxième soucis : le style. Alors soit, c'est bien écrit, plein d'envolées lyriques, de figures de style bla bla. Sauf que : elle est où Charlotte ? Parce que bon, le plus gros du roman est quand même censé être écrit du point de vue de Charlotte - autrement dit, l'auteure du sublime Jane Eyre. Sauf qu'à aucun moment je n'ai retrouvé ce style si particulier et troublant que j'admire tant. Certes, je me base sur une traduction (j'ai aussi lu Jane Eyre en français pour info), mais le résultat reste le même : j'ai trouvé l'ensemble lourd et - paradoxalement - plat malgré les envolées lyriques de l'auteur/traducteur.

Troisième soucis : l'histoire. J'y ai été insensible du début à la fin. Ah c'est terrible, mais impossible de rentrer dedans (sans doute à cause du deuxième soucis). Je n'ai fait que tourner les 260 pages sans conviction, par curiosité et dépit (je n'aime pas arrêter un roman en plein milieu) mais pas par plaisir. Pourtant, le concept me plaisait : raconter à travers les yeux de Charlotte et de son entourage ce qui a conduit à l'écriture et à la publication de Jane Eyre. Sauf que les pensées de l'entourage sont minimes et personnellement, je me serais bien passée des passages sur les plaisirs nocturnes de l'infirmière ou bien de la nuit de noce des parents (non vraiment qu'est-ce que le point ??). Le pire étant que j'ai trouvé la Charlotte de Sheila Kohler bornée, égoiste et jalouse. Et ne parlons pas de la fin : je sais que c'est ainsi que les choses se sont à peu près passées mais la façon dont c'est raconté, entre l'éditeur et l'ami de la famille, j'ai bien cru un instant revoir Miss Potter...

Tout cela est bien dommage car l'idée de départ me plaisait bien : comment Charlotte Brontë a eu l'idée d'écrire Jane Eyre, sur quels moments de sa vie s'est-elle basée, d'où lui est venue l'inspiration pour tel ou tel personnage... Et au final, ce sont ces quelques passages qui m'ont le plus intéressés.

Je crois que dans le fond je m'attendais à lire un roman dans la veine de Miss Charity mais avec un côté plus historique et la réalité l'emportant sur la fiction. Sauf que non : Sheila Kohler qualifie carrément les personnages de fictifs ! Genre, Charlotte Brontë est un personnage fictif ??? Ok c'est un roman donc fictif d'office, mais tous les gens mentionnés ont réellement existé ! Alors non ils ne sont pas fictifs, nous avons quand même entre les mains une biographie romancée ! Il aurait fallu leur donner d'autres noms pour que vraiment on les considère comme purement fictifs.

Enfin voilà, une déception pour moi malgré ses qualités (car oui il en a, mais pas suffisamment pour qu'il me plaise). Cependant, j'insiste, ce n'est que mon avis : les avis dithyrambiques fleurissent sur la toile et j'ai bien l'impression d'être l'une des rares à ne pas avoir aimé (la seule ?) aussi je vous conseille de le lire quand même - pour vous faire votre propre avis :)

Lu grâce à Babelio pour Masse Critique.


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