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Au Sahel, la violence et le manque de nourriture sont un cocktail explosif

Publié le 27 février 2012 par Cmasson

Selon OCHA, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, plus de 125 000  personnes (déplacés et réfugiés) ont déjà fui les affrontements qui ont lieu depuis mi-janvier entre l'armée malienne et la rébellion touareg au Mali. Des combats qui aggravent une situation alimentaire déjà critique dans de nombreuses zones du sahel.

"La  crise qui s’annonce aujourd’hui diffère de  celles de 2010 et 2005 : le climat d’instabilité politique et sociale ainsi que la présence de groupes armés représentent un facteur aggravant qui, couplé aux facteurs climatiques et économiques, font craindre le pire pour le printemps", explique Olivier Longué le Directeur général d’ACF-Espagne, en charge des programmes de l’organisation au Mali, Au Niger et en Mauritanie. "La violence et le manque de nourriture sont un cocktail explosif. N’oublions pas que la fin du conflit libyen a laissé armés de nombreuses personnes dans la région. Par ailleurs, regardons en arrière : ce n’est pas une coïncidence si les deux rébellions Touaregs de ces dernières années ont eu lieu juste après les périodes de sécheresses (1973 et 1986)".   

Vers une urgence humanitaire ? 

Dans certaines zones, la période de soudure - où les greniers sont vides dans l’attente des prochaines récoltes- a déjà commencé. "Nous sommes actuellement, selon les critères internationaux, en phase 3 (phase de crise alimentaire aiguë), explique Rafael del Prado, responsable géographique. Certaines populations, particulièrement celles dans les zones affectées par la rébellion Touaregs au nord du Mali ou par les récents épisodes de violence au Nigeria, pourraient bientôt entrer officiellement en phase 4 (urgence humanitaire) si la situation des déplacés et des réfugiés continue de s’aggraver".    L’instabilité qui touche la région et la perturbation des flux alimentaires qu’elle entraîne sont particulièrement inquiétants alors que l’on sait déjà que 2,6 millions enfants pourraient être atteints de malnutrition aigüe au printemps.

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