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Cheval de guerre (2012) de Steven Spielberg

Publié le 28 février 2012 par Flow

Cheval de guerre.

(réalisé par Steven Spielberg)

Un peu de tout, beaucoup de rien.

 

 

Le dernier film de Steven Spielberg est l'adaptation d'un livre pour enfants. Il en tire un film hésitant sur son identité et trop long. Une œuvre mineure, agréable mais dispensable.

 

cheval de guerre-affiche

 

De la magnifique campagne anglaise aux contrées d’une Europe plongée en pleine Première Guerre Mondiale, Cheval de guerre raconte l’amitié exceptionnelle qui unit un jeune homme, Albert, et le cheval qu’il a dressé, Joey. Séparés aux premières heures du conflit, l’histoire suit l’extraordinaire périple du cheval alors que de son côté Albert va tout faire pour le retrouver...

Spielberg a toujours été amoureux des contes de fées, ce n'est un secret pour personne. Il adore Peter Pan et en a même livré sa propre représentation (bancale) dans Hook. Il n'est donc pas étonnant de le retrouver, une fois n'est pas coutume, sur ce terrain cinématographique là.

C'est pourtant dans ce volet que le film déçoit. Il manque un je ne sais pas quoi de magie pour nous faire accepter que l'histoire qui nous est contée relève de l'imaginaire. C'est aberrant ce que je dis mais c'est de cette façon que j'analyse l'échec mineur du film. Il est trop ancré dans la réalité (le conflit mondial, les hommes et leur quotidien et bon sang c'est un cheval!) pour parvenir à nous faire croire que c'est un conte. Du coup, on ne peut adhérer aux envolées lyriques de Williams (un comble) et aux rebondissements non réalistes tout droit sortis d'histoires pour enfants. Paradoxalement, il n'est pas assez ancré dans la réalité pour nous faire croire que ce qui se passe est vrai. Les lieux sont comme «suspendus», la photographie fait penser aux contes de fées... Le film veut être partout à la fois et contenter tout son public, ceux qui sont venus chercher un conte de fées et ceux qui veulent un film adulte sur la guerre, pour finalement ne satisfaire personne. Il veut être partout mais n'est efficace nulle part.

Ça se traduit sur les thématiques du film, elles aussi hésitantes et noyées dans un océan de possibilités. Tout d'abord centré sur l'amitié naissante qui unit un magnifique cheval et un jeune homme, le film interpelle par son efficacité et sa capacité à en faire comprendre beaucoup en parlant peu. Toute la verve de Spielberg s'épuise dans cette première partie (certainement la meilleure) alors que la musique de Williams est parfaite. Mais ça ne dure pas. La guerre sépare les deux êtres et permet à Spielberg d'utiliser son bébé comme un fourre-tout long et peu intéressant. On fait un tour du côté du film de guerre et on se dit que vu sous un angle guerrier, l'histoire pourrait être intéressante. Pas le temps de dire ouf, qu'on a déjà changé de genre. On suit à présent le quotidien des Hommes pendant la guerre, à travers de nouveaux personnages auxquels on n'a même pas le temps de s'attacher (les déserteurs allemands) ou simplement pas l'envie (insupportable partie française). Puis, on revient à la guerre... Bref, vous aurez certainement compris mon point de vue. Le film s'éparpille trop.

On peut tout de même relever les marottes du cinéaste qui inscrivent le long-métrage dans son œuvre. La famille disfonctionnelle tout d'abord. Le père n'est pas absent ici mais son inconsistance est pire. La guerre évidemment et la mort qui n'est jamais loin. L'incapacité du réalisateur à nous la montrer clairement (elle est suggérée de fort belle manière) rattache le film à la dernière branche de son cinéma: le conte avec ses amitiés merveilleuses et son émotion appuyée plus que de raison. Le film tente de faire la synthèse de la filmographie de son auteur mais se perd dans l'exercice. Deux scènes sont par contre mémorables. Le climax magnifique qui blesse le spectateur dans sa chair et l'entente entre deux soldats issus des camps opposés, très touchante. C'est peu en 2h30...

E.T était un alien. Joey «n'est qu'un cheval». On sait tout de suite que le premier est un conte car un petit homme de l'espace, ce n'est pas réel alors qu'un animal l'est. Il fallait donc plus appuyer le côté conte afin de nous faire adhérer à cette œuvre atypique mais austère.

Note:

pastèque commune


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