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Nicolas Sarkozy, son combat

Publié le 01 mars 2012 par Omelette Seizeoeufs

Le sarkozyzme n'est pas une pensée politique mais un style de communication. J'ai lu ça quelque part, mais je ne sais plus où. Plus encore, la particularité de ce style de communication politique, c'est d'inverser la relation entre communication et politique : plutôt que de communiquer pour défendre une action politique, l'action politique est soumise aux besoins de la communication. L'État, autrement dit, est un excellent outil de communication. On pourrit la vie à des milliers de Roms pour renforcer une partie de son image, sans le moindre souci des effets non-télévisuels.

Si on arriver à faire, brièvement, abstraction de tout le bruit et des manipulations, la vision politique de Sarkozy se résume à la vieille guerre de la droite contre l'État Providence et plus généralement contre toute entrave à la puissance économique (contre les impôts, les "assistés", les syndicats, les profs, les cheminots, la justice… etc.).

"Ensemble, tout est possible" voulait dire ça : tout faire péter pour "libérer la croissance". Tout le monde n'a pas compris, dès 2007, que "ensemble" signfiait : "Moi, Nicolas Sarkozy, avec les pleins pouvoirs". C'est une conséquence du narcissisme d'état et d'une sorte de léninisme néo-con pour mener l'assaut contre la solidarité et les autres vieilleries qui nous plombent.

Mais derrière tout cela, toujours l'obsession : moins d'impôts, moins de charges, moins de retraites, moins d'assurance chômage, moins de sécu, moins d'éducation. Aucune mesure sarkozyënne, même la plus clivante, n'échappe à cette règle.

Le problème aujourd'hui, c'est que Sarkozy ne peut plus rien proposer de neuf : non seulement les tentatives des cinq dernières années n'ont rien donné, mais toutes les nouvelles "Idées" ne peuvent être que des nouvelles variations sur le même vieux thème. Le combat contre le social, c'est un combat du toujours moins.

Il est souvent dit que la mondialisation avec ses menaces de délocalisation va tuer le modèle social français, mais sa première victime a été en réalité la formule magique de cette droite : "moins de charges, plus de thunes, plus de bonheur pour tout le monde". La boucle entre "patrons" et "ouvriers" passe aujourd'hui par l'Asie. Le célèbre "étatisme" du Très Grand Homme (TGH) n'est qu'un cache-misère idéologique : son système économique et idéologique ne fonctionnant pas, Sarkozy a vite compris que le seul moyen de le sauver était de mettre la main à la poche.

Donc, pour 2012-2017, les étagères de la boutique à idées doivent être bien vides. Toute véritable intervention nouvelle, comme par exemple de renforcer réellement l'éducation et la recherche, est idéologiquement interdite. Du coup il ne reste plus que les mesurettes symboliques (référendum contre les chômeurs et les étrangers) ou les bricolages allant dans le même sens que tout ce que nous avons déjà subi (augmentation des heures des enseignants). D'une certaine façon, cette élection presidentielle va être l'occasion de voir si la communication pure, et la soumission totale du politique à la comm', peut suffire à faire élire le bonhomme.


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