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Nicolas Sarkozy perd son sang froid

Publié le 01 mars 2012 par Hmoreigne

Nicolas Sarkozy perd son sang froidIl est devenu son obsession, sa malédiction. Pas une déclaration de Nicolas Sarkozy sans une pique à l’égard de François Hollande, ce concurrent tout en rondeur sur lequel il n’arrive pas à avoir de prise. Habitué comme président à des déplacements stérilisés par des dispositifs sécuritaires hors normes, le candidat Sarkozy est tombé de haut à Bayonne où il a dû essuyer les huées et les insultes d’une centaine d’opposants.

La faute à François Hollande forcément, soudainement accusé, dans une inversion des rôles assez osée, d’avoir échauffé les esprits des gens de la base en annonçant "l’épuration" à la tête de l’Etat.

Deux approximations, pour ne pas dire mensonges, dans la même journée, ça fait beaucoup pour un président sortant. Car l’affirmation le matin même sur France Inter selon laquelle, la proposition de François Hollande de créer une tranche d'impôt sur le revenu à 75 % serait en fait de 83 %, puisqu'il faudrait y ajouter la contribution sociale généralisée (CSG) de 8 %, est totalement erronée.

Aimablement Samuel Laurent, journaliste du Monde évoque "les raccourcis de Nicolas Sarkozy". Le terme préserve la fonction présidentielle mais l’article, d’une précision cruelle, démontre que Nicolas Sarkozy a, une nouvelle fois, effrontément menti.

Comme les trains, un mensonge peut en cacher un autre. Résumer les propos de François Hollande tenus le 19 février dernier à une volonté de mettre en place une épuration relève de la manipulation. "C’est vrai qu’il y a eu un Etat UMP qui s’est installé, c’est vrai que Nicolas Sarkozy - il en a lui-même pris la responsabilité puisqu’il a été ministre de l’Intérieur puis président de la République (...) - a mis un vrai système en place au niveau du ministère de l’Intérieur, avec un certain nombre d’excès dont les tribunaux sont aujourd’hui saisis". "Dans la justice aussi il y eu des nominations de procureurs qui ont été des amis du pouvoir. Eh bien nous aurons, sans qu’il y ait de brutalité, sans qu’il y ait d’excès, à remettre l’Etat républicain à sa place" avait déclaré François Hollande.

Dans un premier temps NKM avait bien tenté de s’engouffrer dans la brèche mais sans succès, tant la ficelle était grosse. A cours d’arguments, Nicolas Sarkozy est néanmoins revenu sur le sujet toujours ce matin sur France Inter : "J’ai été un peu étonné d’entendre le candidat socialiste dire que tous les magistrats, tous les préfets, tous les ambassadeurs qui, d’une manière ou d’une autre, n’avaient pas les idées de la gauche seraient changés".

Cette insistance à travestir les faits mérite un éclairage. L’entretien exclusif accordé par le député de Corrèze quelques jours plus tard, le 22 février, au site Acteurs Publics est pourtant dénué d’ambigüité.  Le candidat socialiste explique longuement pourquoi, “Un retour à l’impartialité de l’État s’impose”.  "La loyauté et la neutralité sont les principes qui doivent fonder le comportement de la haute fonction publique. Ceux qui détiennent des responsabilités éminentes ne doivent pas servir le pouvoir, mais servir l’État" estime François Hollande.

La fébrilité élyséenne du jour offre paradoxalement un boulevard au candidat du PS qui met ses pas dans ceux d’Henri Queuille radical-socialiste corrèzien et figure politique de la IVème république.

En meeting à Lyon, François Hollande a déclaré vouloir "réconcilier la France". A commencer dans cette campagne à "ne jamais céder à la polémique inutile, à la violence verbale et encore moins à la violence physique".




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