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Gangrene – Vodka & Ayahuasca

Publié le 01 mars 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Gangrene – Vodka & Ayahuasca

Vodka + Ayahuasca, combinaison entre un alcool ruskoff et une plante chamanique d’Amérique latine. Combinaison aussi dangereuse que celle formée par Alchemist, producteur New-Yorkais mais originaire de Beverly Hills (ne cherchez pas la logique), et OhNo, représentant de Stones Throw et accessoirement petit frère de Madlib. A eux deux ils forment le duo Gangrene, coupable d’un des albums les plus tarés de ce début d’année.
Plus qu’un titre, Vodka & Ayahuasca est quasiment un manifeste, ou du moins une sorte de mode d’emploi pour la bonne utilisation de ce disque. Et pour ceux qui n’auraient pas compris, les choses sont misent au clair dans l’intro, sobrement sous-titrée The Mixings. On prépare les mélanges, un peu de tabac dans le stick, un peu de jus dans la vodka. « You have to exhale to the side, really big strong exhale. And then you drink. “  C’est parti pour 40 minutes de montagnes russes.
Les premiers morceaux posent tout de suite l’ambiance. Guitares crados, paroles débiles tout en exagération…bref c’est le bordel, c’est sale et ca part dans tous les sens.
Le titre avec Kool G Rap nous rappelle que les collaborations de ces mecs la peuvent faire des ravages. Puis Roc Marciano fait son apparition, pour la première grosse violence de l’album.

Drink it up ft. Roc Marciano

Riff de guitare monstrueux, avec juste une petite variation sur le refrain, preuve que les mecs ont bien étudié leurs disques de Stoner. Petite interlude finale comme Alc en raffole, avec sitar à l’indienne, c’est bon on entre à fond dans le psychédelisme. L’album est lancé, la vodka fait son effet, on sait plus trop si on écoute un album de rap ou juste un gros delire de fonsdé. Heureusement le morceau Auralac Bags nous permet de reprendre un peu nos esprits. C’est plus calme et on en profite pour reprendre une taffe avec nos 2 potos producteurs. La boucle de guitare résonne dans la tête, c’est pas fait pour nous déplaire.  La transition n’en sera que plus rude.

Vodka & Ayahuasca, le titre éponyme, BIM grosse basse dans le ventre, obligé de secouer la tête frénétiquement. Le rap planant n’a pas forcement besoin d’être du rap mou, ca sent la révolution pour tous les rap addicts fumeurs de pilons. Le refrain résume à lui seul l’esprit complètement bordelique de ce track. « I’m so hot, so hot, I must be out of my mind ». Hé Alc, ca te dit on rajoute des scratchs ? Allé.
Un son est complètement fou, presque autant que la vidéo qui l’accompagne ou l’on découvre le studio-van des deux amis, lancé à fond sur l’autoroute.
Boire ou conduire il faut choisir/Cleep of ze year :

Le problème avec l’abus de substances psychotropes, c’est que ca peut vite tourner en bad trip. Le morceau Dump Truck nous fait atterrir au fond d’une benne à ordure, on comprend plus trop ce qu’il se passe et on commence à voir des étoiles tourner autour des têtes (en fait c’est juste des synthés #défoncemusicale). La bonne nouvelle, c’est qu’on retrouve Prodigy sur ce son, et qu’il est bien, et qu’il fait écouter HNIC 3.
La discussion assez incompréhensible qui clôt le morceau nous signifie l’entrée dans un nouveau délire. Il va falloir se remettre de toutes ces émotions. On revient en terrains plus connus en terme de prods. Due Work nous offre une boucle de piano special ALC, les scratchs qui vont bien permettent de varier les thèmes sur Odds Cracked. Des variations bienvenues et parfaites pour calmer un peu le jeu.
Le temps d’étudier les capacités de nos deux prodos au mic. Sans surprise, on a pas à faire à des experts mais au final on s’en fout un peu, c’est pas vraiment ça le plus important. Les deux voix rocailleuses garantissent une ambiance inquiétante, un peu glauque déjà bien exploitée sur leur premier opus Gutter Water. Il se pourrait bien que nos deux compères aient l’alcool un peu violent…
Du coup ils appellent les copains quand ils veulent souffler, comme sur Dark Shades ou Evidence et Roc C viennent jouer le rôle des MC’s affutés comme des lames. Guitare en bandoulière et rafales de drums, on est prêt pour partir à la guerre. Ou pas en fait, « Let’s go outside and smoke », on amorce une redescente en douceur, le temps de quelques sons plus calmes et d’un générique de fin en mode « je m’en vais en seigneur » sur The Groove.

The Groove (song)

Refrain chanté sur piano dissonant, on marche plus très droit mais on peut rentrer se coucher sereins.

Le cocktail est réussi. On frôle le sans faute coté instrus et les différents changements d’atmosphère font de cet album une véritable expérience. Vodka and Ayahuasca, Alchemist et OhNo, les gars c’est quand vous voulez qu’on remet ça pour l’apéro !

Gangrene – Vodka & Ayahuasca

TRISTAN


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