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Affaire Karachi : Faire toute la lumière, vite !

Publié le 02 mars 2012 par Ps76

affaire-karachi-protagonistes-la-droite-francaiseDepuis dix ans, les familles des victimes de l’attentat de Karachi réclament que toute la vérité soit faite sur les causes du drame cruel qui les a frappées le 8 mai 2002.

Parmi les hypothèses sur lesquelles travaillent les juges d’instruction, celle d’un attentat lié à un dispositif de commissions occultes attachées à des contrats de ventes d’armes et susceptibles d’avoir alimenté le financement de la campagne d’Edouard Balladur, fait l’objet d’investigations de la part des juges d’instruction des pôles antiterroriste et financier du Tribunal de Grande Instance de Paris.

Dans la conduite de leurs enquêtes, les juges ont été en permanence entravés, soit par le parquet, qui a systématiquement fait appel des ordonnances par lesquelles les magistrats indépendants se proposaient d’étendre le champ de leurs investigations, soit par l’évocation du secret de la défense nationale.

Le jeudi 1er mars, sur France Inter, Sarkozy a réaffirmé que le secret de la défense nationale n’avait jamais constitué un obstacle à l’avènement de la vérité, le gouvernement ayant toujours suivi les avis de la commission consultative du secret de la défense nationale sur la déclassification des documents sollicités par les juges.

Ces déclarations du candidat UMP à l’élection présidentielle appellent quelques questions précises :

- les victimes de l’attentat de Karachi ayant perdu la vie dans le cadre d’une mission accomplie pour le compte de l’Etat, Sarkozy considère t-il comme un devoir d’Etat, la vérité due aux familles concernées ? Et si tel est le cas, pourquoi avoir refusé jusqu’à présent la mise en œuvre de la protection statutaire au profit des ayants droit des disparus, qui permettrait la prise en charge de leurs frais de justice ?

- si le secret de la défense nationale n’est pas instrumentalisé par le pouvoir, pour empêcher que toute la lumière soit faite sur cette affaire d’Etat, pourquoi avoir, par la loi de 2009, autorisé la classification des lieux ? Pourquoi ne pas avoir soutenu la démarche des parties civiles lorsque celles-ci ont soulevé l’inconstitutionnalité de cette disposition nouvelle au motif qu’elle remettait en cause le droit à un procès juste et équitable ?

- pourquoi ne pas avoir, après que le conseil constitutionnel a censuré une partie de la loi de 2009, reconnaissant ainsi le bien fondé des motifs soulevés par les familles, procédé à une réforme du secret de la défense nationale permettant le contrôle par le parlement des conditions de son application et un meilleur équilibre entre la protection des intérêts supérieurs de la nation et le bon fonctionnement de la justice ?

- pourquoi dire, en contradiction avec la vérité, que le contrat Agosta a été négocié par François Mitterrand, alors qu’il est établi que toute la négociation, jusqu’à la signature du contrat a été conduite par les ministres du gouvernement Balladur et qu’un réseau d’intermédiaires douteux a été mobilisé par le cabinet de François Léotard en fin de course, parmi lesquels figurait Monsieur Takkiedine, dont chacun sait les relations qu’il entretient avec certains responsables éminents de la majorité !

- pourquoi enfin le ministre des finances du président Sarkozy s’est-il opposé à l’audition par le Parlement de ses collaborateurs, qui avaient été ceux du ministre du budget en 1994, entravant ainsi le travail de contrôle de la mission d’information parlementaire dont le groupe socialiste avait demandé la création ? Pourquoi ne fournir aucune explication crédible sur le rôle qu’il a pu jouer à la même époque, comme ministre du budget, en vue de la création de la société écran Heine, par laquelle auraient transité les commissions occultes attachées au contrat ?

Sur toutes ces questions, la manipulation est la règle et la vérité l’exception !

Avec François Hollande la République exemplaire commence avec le refus d’instrumentaliser le secret de la défense nationale pour couvrir des turpitudes et d’entraver le travail des juges indépendants en mobilisant un parquet aux ordres.


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