Magazine Culture

Je ne sais pas pourquoi, quand je parle avec un agriculteur français, il me semble qu’il parle comme un professeur

Publié le 05 mars 2012 par Donquichotte

Mon fils a écrit dans son blog...

Savoir se surprendre

CharlAC | 25 février 2012

"L’immuabilité, cette chose bien illusoire, n’est consistante que tant qu’elle est entretenue par notre esprit.

Il faut pourtant accepter le changement, le désirer, le travailler. Et pour changer, il faut savoir se surprendre... Et bien ces jours-ci, je me surprend une fois de plus: je vais militer pour un parti politique... Pour ma part, je n’ai pas seulement l’intention de militer mais aussi d’apporter quelques idées au sein de ce parti... Une idée qui me tient à coeur est d’instaurer des cours de politique au secondaire, car une des aberrations de notre système d’éducation est de ne pas informer les jeunes citoyens en devenir de la manière dont ils peuvent changer le monde, qui est le point focal de la politique dans un régime démocratique".

J’ai été interpellé par cette dernière remarque. Oui, je l’ai vérifié souvent, les étudiants québécois, à l’inverse des étudiants français, ne sont pas politisés. J’ai étudié au Québec, j’ai étudié en France. J’ai enseigné à l’Université du Québec, j’ai enseigné dans deux universités françaises. Et cela m’a toujours frappé. Et je ne sais pas pourquoi il en est ainsi.

Je ne sais pas pourquoi, quand je parle avec un agriculteur français, il me semble qu’il parle comme un professeur, ou comme un notaire, ou comme un ministre. Ce n’est pas peu dire. Ils ont le vocabulaire, ils ont les expressions correctes d’un parler français correct, pour exprimer des idées claires, ou, dit autrement, pour exprimer clairement leurs idées (qu’elles me plaisent ou non, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, qu’elles soient honnêtes ou perverses). Ça, c’est un point.

Mais l’autre point plus important, c’est que le français, en général, se préoccupe de la chose politique. Bref, il est « politisé », au sens où il semble que la chose publique le regarde, qu’il en est conscient, et qu’il se sent interpellé par les discours et faits, et actions des hommes politiques. Pourquoi en est-il ainsi ? Je ne sais pas. Une longue tradition ? Une éducation différente ? Une longue et lente traversée d’épreuves de vie (politique, sociale, économique, culturelle, qui l’ont amené à se révolter - contre la féodalité, contre l’aristocratie, contre la bourgeoisie, contre les entreprises multinationales – et forcé à se mettre en grève plus souvent qu’à son tour), du Moyen-âge jusqu’à aujourd’hui ?

Je ne sais pas. Je n’ai pas une vision idéalisée du Français ; mais en ce qui concerne la chose publique, je l’ai vu souvent manifester, je l’ai accompagné souvent aussi – oui, jeune, je venais à Paris le premier mai, que pour participer à cette grande manif du 1er mai, drôle, non – et j’ai du respect pour cette capacité du Français à s’indigner, et cela, même quand je vois bien que ses motifs peuvent être très étroits, très égoïstes, ou même irréalistes, témoignant parfois d’un manque total de compréhension du système économique Mondial.

Mon fils s’indigne bravement, puisse-t-il trouver toute l’énergie nécessaire pour un tel projet militant.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Donquichotte 1 partage Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines