genre: guerre
année: 1967
durée: 2h25
l'histoire: Pendant la Seconde Guerre Mondiale, 12 criminels, tous condamnés à mort ou aux travaux forcés, se voient proposer une mission suicide en échange d'une amnistie: attaquer un château en France où se sont installés des généraux nazis.
la critique d'Alice In Oliver:
Attention, film culte ! J'ai nommé Les 12 Salopards, réalisé par Robert Aldrich en 1967. De nombreuses anecdotes entourent cet excellent film de guerre.
Premièrement, Les 12 Salopards est l'adaptation d'un roman d'E.M. Nathanson. Ensuite, il s'agit également du remake de L'Invasion secrète de Roger Corman.
Au niveau du casting, le film réunit de nombreux acteurs de prestige: Lee Marvin, Charles Bronson, Donald Sutherland, Ernest Borgnine, Telly Salvalas, John Cassavetes, Robert Ryan et Jim Brown.
A noter que John Wayne devait tenir le rôle principal mais Robert Aldrich voulait absolument Lee Marvin pour interpréter le commandant John Reisman.
Finalement, John Wayne acceptera de céder sa place. Même chose pour George Kennedy qui devait jouer le rôle d'Arthur Maggot.
L'excellent Telly Salvalas lui sera préféré.
Autre anecdote: Robert Aldrich aurait dû remporter l'oscar du meilleur réalisateur pour Les 12 Salopards, mais à condition de retirer la scène où Jim Brown massacre des prisonniers allemands dans une cave.
Le réalisateur refusera et ne remportera jamais le moindre oscar. Bienvenue sur la planète Hollywood ! Quant à Charles Bronson, il boudera tout le long du tournage, n'adressant la parole à personne.
L'acteur n'avait pas envie de participer au film et le fera savoir. Pour le reste, Les 12 Salopards gagnera ses galons de film culte et connaîtra trois suites sous forme de téléfilms. Une série sera également adaptée mais ne durera qu'une seule saison. C'est sans compter sur les nombreux ersatz et remakes, le dernier en date étant le film de Quentin Tarantino, Inglorious Basterds, très inspiré par le long métrage de Robert Aldrich.
Au moment de sa sortie, certaines critiques taxeront Les 12 Salopards de film fasciste. Indéniablement, le cas des 12 salopards provoque la polémique.
En même temps, le long métrage sort des conventions habituelles. Le scénario met en avant des soldats meurtriers, tous étant condamnés à mort ou à des peines très lourdes d'emprisonnement.
Cinéaste engagé, Robert Aldrich a bien l'intention de ne pas céder face à la machine Hollywood qui tente de faire pression sur son film.
Pourtant, l'air de rien, Les 12 Salopards est un film de guerre plus complexe qu'il n'y paraît. L'armée américaine en prend pour son grade, à l'image du militaire lâche et corrompu interprété par Ernest Borgnine.
L'armée américaine est donc prête à envoyer ses propres condamnés à mort se faire tuer au combat au nom de la liberté et d'une remise de peine.
Voilà une situation qui ne manque pas de cynisme. C'est d'ailleurs ce que ne cesse de souligner le commandant John Reisman à son nouveau commando, composé uniquement de fortes têtes. Pourtant, tous ces hommes, qui sont soit des psychopathes, soit des abrutis congénitaux, vont réussir à unifier leurs forces pour combattre l'ennemi nazi.
Ces 12 salopards sont donc des anti-héros. Pourtant, Robert Aldrich parvient à les rendre attachants. Mieux encore, le film ne manque jamais d'humour.
Les 12 Salopards contient également de nombreuses séquences spectaculaires et impressionnantes. Les 12 Salopards apparaît donc à la fois comme un solide film de guerre et d'action. Un vrai classique qui offre une vision peu reluisante du patriotisme américain, totalement désincarné par ces 12 criminels.
Un vrai tour de force en fin de compte.
Note: 18.5/20
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