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le gratuit est-il l'avenir ?

Publié le 11 mars 2008 par Christophe Foraison
Voici une courte synthèse d'un article de Chris Anderson, l'auteur de la longue traîne.
Il nous présente une typologie des stratégies d'entreprises pour approcher le marché.
Cela ne va plus être trop commode pour enseigner les différences entre marchands et non-marchands ^^

1 / Le modèle "Freemium"

Le principe est simple: l'entreprise propose d'une part un modèle de base, gratuit, simple et accessible, et d'autre part une version payante, plus élaborée, davantage personnalisée. Le financement repose sur la règle du 1 %: l'ensemble des utilisateurs qui payent la version élaborée (soit 1 % du total des utilisateurs) financent l'utilisation gratuite des autres utilisateurs (soir 99 % du total). Cela suppose que les coûts engendrés par les 99 % d'utilisateurs soient très faibles, puisqu'ils doivent être financés par seulement 1 %.
Vous connaissez tous des logiciels "gratuits", mais on vous propose de passer à la version "pro" car elle offre plus de fonctionnalités. L'avantage, c'est qu'en ayant diffusé de multiples échantillons de son logiciel de base, l'entreprise va créer elle même sa demande pour la version pro.
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2 / Le modèle "publicitaire"

Je vous en avais déjà parlé dans ce billet.
Les bannières de Google, les paiements par clic, l'achat de mots-clés...la publicité trouve sans cesse de nouveaux circuits pour venir jusqu'à nous. Si vous êtes sur les réseaux sociaux, comme Facebook, on s'aperçoit vite qu'elle est de plus en plus présente, personnalisée et efficace.
3 / Le modèle des "subventions croisées"

L'entreprise vous offre (quasi)gratuitement un bien ou un service pour vous inciter à en acheter un autre. Par exemple, une grande surface peut faire des promos "à prix coûtant" (sur l'essence) car elle espère vous vendre de l'électroménager sur lequel son bénéfice sera élevé. La fixation du prix des différents produits doit tenir compte de dimensions psychologiques. Ici, les gens râlent après le coût de l'essence, les médias entretiennent cet état d'esprit, les consommateurs vont donc être à la recherche des prix les moins chers dans ce domaine, mais ils seront moins regardants sur l'achat d'une cafetière expresso.
On peut citer des exemples très connus qui fonctionnent de plus en plus sur ce modèle économique:
- votre fournisseur de services de téléphonie mobile ne va pas augmenter le prix de votre consommation mensuel (car il sait que c'est la première chose que vous regardez), mais il va augmenter la taxe mensuelle sur tel ou tel service (boite vocale).
- à Noel, vous avez craqué sur une console de jeux ou une imprimante: "j'ai fait une affaire". En réalité, là aussi, l'entreprise va financer un prix bas à l'aide d'autres produits sur lesquels les bénéfices seront importants (ici: les jeux vidéos ou les consommables).


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4/ Le modèle du Coût marginal nul

C'est l'exemple de la musique en ligne (et dans une moinde mesure des livres électroniques). Avec les nouvelles technologies, le coût de la reproduction (produire des milliers de copies d'un CD, d'un livre ou d'un logiciel) et de la distribution (amener le produit chez le consommateur) est très faible. Le coût marginal est donc quasi-nul (le coût marginal désigne le coût de la dernière unité produite: autrement dit, reproduire et distribuer 10 000 ou 100 000 exemplaires ne coûte guère plus cher).
Cela va même jusqu'au point que certains préfèrent offrir que de faire payer. En offrant gratuitement, ils font connaître leurs oeuvres et se font connaître; d'autres offrent leur musique en ligne comme un moyen de commercialiser leurs concerts, leurs produits dérivés...


 5 / Le modèle "Echange de travail"
Vous pouvez obtenir gratuitement le bien ou le service à condition que vous participiez à un travail en améliorant le service ou en produisant des informations qui pourront être utiles ailleurs. J'échange de la gratuité contre ma force de travail en participant moi-même à la production de richesses.
Des exemples ?  Yahoo Questions et Réponses: ce sont les internautes qui créent de la valeur collective, les services web 2.0 digg: chaque internaute est à la fois producteur d'informations (il rédige un scoop, un billet sur son blog...) et consommateur (les informations font l'objet d'un vote, celles qui sont le plus votées apparaissent en une voir par exemple ici).
On retrouve cela également dans d'autres domaines très différents. A côté de chez moi, une entreprise florissante: vous venez vous-mêmes cueillir vos fruits et légumes, donc vous participez à la production. Certes, ce n'est pas gratuit, mais le prix est plus faible qu'ailleurs (et la qualité nettement meilleure). Dernier cas, chez les coiffeurs "low cost", vous participez à votre coupe de cheveux en vous lavant vous-même les cheveux, là encore, le prix est plus faible etc... Je suis certain que vous allez me donner d'autres exemples !

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6 / Le modèle du "don"
l'altruisme a toujours existé, pourquoi alors ne pas "en profiter" ?
Le web peut favoriser cette économie du partage, l'accumulation d'argent n'est pas la motivation unique de tous les individus. Ainsi, Wikipédia, certains blogs (qui proposent des recettes de cuisine, de broderie, des trucs et astuces etc...) ne reposent pas sur l'économie marchande, l'appât du gain.

J'aurais sans doute l'occasion d'y revenir et d'approfondir un peu plus ces analyses.
Bon alors, je n'ai pas hésité une seule seconde pour choisir mon jingle. C'est du lourd, du masterpiece, du stevie wonder, ben oui, c'est free ^^

free music


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