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Lectures croisées à l’occasion du 8 MARS

Par Citoyenhmida

Un nouveau 8 mars, une nouvelle journée internationale de la femme! En encore de des discours, des émissions de télévision et de radio, des articles dans la presse consacrées à la femme, à sa place dans la société, à son rôle, plutôt ses rôles dans le développement humain, et patati et patata et blablabla et blablabla!

Au passage, je rappelle que le gouvernement marocain issu des dernières élections législatives – c’est la première  formation gouvernementale du pays à trouver ses fondements dans la volonté populaire exprimée à travers les urnes – a fait table rase d’une tradition établie depuis le temps de Hassan II avec l’entrée de quatre femmes au gouvernement. Même notre Abbas national s’était entouré de SEPT dames.  La surprise fut donc énorme de ne trouver qu’UNE SEULE et UNIQUEFEMME dans le gouvernement de Si Benkirane! Et quelle femme! Elle représente à elle seule toute la quintessence de l’esprit P.J.D. dans ce qu’il a a de plus rigide ! Les déclarations ultérieures du chef du gouvernement n’ont pas réussi a rassuré les organisations féminines (je ne dis pas “féministes”) et je les comprends!

Mais ce n’est pas là mon propos, pour ce 8 mars!

Je voulais signaler un petit livre paru en 2010 chez les éditions GRASSET : la romancière et essayiste Benoîte GROULT s’est intéressée aux hommes qui ont été les précurseurs de la défense de la femme.

Dans “LE FEMINISME AU MASCULIN“, l’auteure recense quelques auteurs européens qui à ses yeux “méritent bien d’entrée au Panthéon, si peu encombré, des féministes” et elle remarque que ces hommes ont engagé le combat pour la femme bien avant la naissance des mouvements féministes.

Lectures croisées à l’occasion du 8 MARS

De l’illustre inconnu  François Poullain de la Barre (1647-1725) avec son De l’égalité des deux sexes, discours physique et moral où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés” publié en 1673  au célèbre penseur libéral  John  Stuart Mill (18o6-1873) et son “De l’assujettissement des femmes” édité en 1869, le féminisme masculin a enregistré quelques noms de divers horizons.

Benoîte Groult signale Condorcet (1743-1793), grand mathématicien et homme politique français, fut le premier, quelques jours avant sa mort, à exiger dans son “Esquisse d’un tableau historique de l’esprit humainque les principes de 1789 soient appliqués à tous sans distinction de sexe.

Elle cite évidement François Fournier ( 1772-1837) l’inventeur du mot “féminisme“.

L’auteur profite de ce tour d’horizon pour fustiger ce qu’elle appelle les “féminolâtres“, qui “du haut de leurs certitudes et avec une naïveté enfantine”, ont tout au long du XIXème siècle inondé le public “d’ouvrages indiquant la méthode et le mode d’emploi de ces charmants animaux”.

Un petit ouvrage à lire par vous, Mesdames, pour que vous nous   pardonniez  nos trop nombreuses et trop lourdes mufleries.

D’ailleurs, ces auteurs européens ne sont pas les seuls a défendre le et les droits de la femme.

Dans la littérature arabe, on trouve également des hommes qui se sont investi dans ce combat, malgré toutes les contraintes et les difficultés. Le résultat n’est peut-être pas à la mesure de leurs efforts et de leurs espérances, mais il est nécessaire de signaler l’égyptien Qasim Amine (1865-1908) avec son ouvrage “Libération de la femme” paru en 1899 et le poète irakien Jamil Al Zahawi (1863-1936) qui a défendu  le droit à l’instruction pour la femme arabe  et qui   a provoqué la colère des milieux traditionalistes  en dénonçant dans ses poèmes les conditions de vie des  femmes enfermées dans le gynécée.

Est-ce à dire que la situation de la femme a profité de ces interventions masculines, plus ou moins énergiques, et plus ou moins intéressées parfois?

Malheureusement, la réponse est négative!

Malgré les avancées obtenues  par une  lutte permanente et un combat incessant, la femme à travers le monde est toujours LA VICTIME, soit de la société soit de sa propre famille.

Pour nous rappeler cette triste réalité, je vous recommande de lire ces deux ouvrages-témoignages :

LA FATIHA de Jamila AIT ABBAS, paru en Livres de Poche en 2008.

Lectures croisées à l’occasion du 8 MARS

Ce roman autobiographique  met en avant le courage d’une femme qui se bat pour sa liberté et ses convictions, face une mère qui participe à la perpétuation de l’état de soumission de la femme duquel elle même a été la victime.

VISAGE VOILE, avoir vingt ans à Kaboul, publié sous le pseudonyme de LATIFA et paru en  Livres de Poche en 2010.

Lectures croisées à l’occasion du 8 MARS

Ce livre relate les difficultés d’une jeune fille afghane face au régime des talibans : témoignage sur une période chaotique et rétrograde, où la femme est reléguée au stade primaire de l’humanité, privée de liberté, et d’instruction.

Encore une fois, Mesdames, pardonnez-nous nos muffleries, les indélicatesses totalement injustifiées de certains d’entre nous et aussi l’incompréhensible dureté de vos consoeurs envers vous!

BONNE FETE, Mesdames!


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