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Un État prédateur

Publié le 12 mars 2012 par Gommette1
Les sondages montrent combien les Français se désolent du manque de vision des prétendants au poste suprême et combien les débats sur cette élection pourtant majeure tournent courts.
D'autant plus courts que les impétrants cherchent comme d'habitude des boucs émissaires à leur médiocrité. Ils stigmatisent les étrangers qui travaillent sur notre sol (le racisme ordinaire continue son œuvre) et, ce qui est plus "nouveau", les riches. Ceux qui seraient trop payés, ceux qui gagneraient des salaires "indécents", ceux qui seraient les indignes responsables de la crise actuelle, ceux qui accapareraient les richesses du monde... On peut admettre la bassesse électoraliste, donc opportuniste et démagogique, d'une déclaration à vouloir créer un impôt de 75% sur des revenus d'un million d'euros, mais il faut prendre garde à son effet boomerang. Les individus visés par cet impôt inique ne vont pas se laisser dépouiller par un État prédateur et pour cela il leur suffira d'engager des fiscalistes pour trouver des biais ou même simplement travailler moins, donc créer moins de richesses pour le pays. Ou mieux encore, il leur suffira de s'installer sous des cieux moins populistes et de vendre leur talent à des nations moins hostiles à la fortune, au succès, à la réussite.
Pourquoi un entrepreneur, un artiste, un footballeur, un capitaine d'industrie auraient envie de travailler plus pour gagner moins ? Pourquoi iraient-ils se sacrifier sur l'autel d'un État providence qui n'a plus rien de providentiel ?
C'est aussi vrai des grands groupes industriels attaqués systématiquement lors de la publication de leurs résultats, stigmatisés de faire des bénéfices, comme c'était encore le cas ces derniers jours. La classe politique qui prend des décisions au gré des sondages d'opinion et des cris de la rue s'en est émue et a promis de nouvelles taxes. "L'environnement français - faible croissance, coûts salariaux élevés, fiscalité défavorable, hostilité dans certains cas de l'opinion publique - pourraient conduire nos géants à réduire de plus en plus la taille de leurs opérations en France", menaçait Patrick Artus, économiste chez Natexis dans Les Échos du 9 mars dernier. Les bénéfices des entreprises ne servent pas à engraisser des actionnaires mais à inciter des investisseurs à croire en elles, à parier sur l'avenir.
Se donner des airs de Robin des Bois le temps d'une élection cache mal le désarroi de candidats sans perspectives. Piller les "riches", réamorcer la lutte des classes ne font pas progresser l'histoire, elle rétrécit le périmètre économique et appauvrit le pays tout entier alors en voie de sous-développement : la France est déjà bien engagée dans cette voie...

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