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Semaine de la langue française

Par Constantinople

semainelfJe vous en parlais ici, la Semaine de la Langue française aura lieu du 14 au 24 mars : l'occasion peut susciter dans les centres de documentation et d'information de nombreuses animations culturelles et pédagogiques afin de développer l'action autour du premier pilier du Socle commun de connaissances et de compétences. Comme chaque année, 10 mots servent de thème, parmi eux la "passerelle" !

Extrait du site officiel, pour le plaisir de découvrir les différentes facettes de ce mot :

"[pÉ‘srεl] n. f. – 1835 de passer
A. _ 1 Pont étroit, réservé aux piétons. Passerelle qui traverse une route, une voie ferrée, un canal. Garde-fous, rambardes d’une passerelle. « On la traversait [la Vivonne] sur une passerelle dite le Pont-Vieux » PROUST.
        _ 2 INFORM. Système permettant de passer d’un environnement à un autre.
        _ 3 FIG. Moyen d’accès, communication. > pont. Créer des passerelles entre la recherche et l’industrie.
B. _ 1 Plan incliné mobile par lequel on peut accéder à un navire, un avion. – Système d’accès à un avion. Passerelle d’embarquement direct. Passerelle télescopique.
        _ 2 MAR. Superstructure la plus élevée d’un navire. Le commandant est sur la passerelle.

« Je voudrais que ma poésie te fût passerelle subtile, stable, lumineuse, au-dessus des gouffres obscurs de la terre. »     
ANTONIA POZZI, Légère offrande, 1968 (Italie), extrait du Dictionnaire de Citations du monde entier, collection Les Usuels, Éditions Le Robert.

Vu par Yann Arthus-Bertrand : "Quand je prends une photo, je n’en suis pas l’inventeur. La légende qui l’accompagne précise ce que révèle la photo. Mon métier est bien de saisir quelque chose à un endroit et de le transmettre. Je suis vraiment une passerelle entre d’un côté des endroits sublimes du monde que je vois et des problèmes que je découvre et de l’autre celui qui regarde la photo. Il suffit de traverser pour changer de point de vue."

Le mot d'Alain Rey : "La passerelle, au nom d’oiseau féminisé, est dérivée du verbe passer, tout comme passage et passeur. Ce joli mot, si utile, a pourtant attendu le XIXe siècle pour se manifester.
Auparavant, on se contentait des ponts, pontons et ponteaux, à l’imitation des Romains - pour le langage, car le pont matériel existe partout, dès que l’architecture permet aux voyageurs de traverser les rivières à pied sec. Et l’on se souviendra du caractère sacré des ponts en notant que l’ingénieur faiseur de ponts, le pontifex, a légué son nom, par le mot pontife, à un prélat plutôt qu’à un technicien.

Entre un homme et une femme, l’amitié ne peut être que la passerelle qui mène à l’amour. Jules Renard, L’Écornifleur, 1890

Rien de tel avec la passerelle, au nom parfaitement laïque et qui a conservé de l’idée de « passage » une grande souplesse, car elle s’applique à un léger pont pour piétons désireux de monter à bord des navires ou d’en descendre,
et figurément à de commodes vies de passage. La passerelle ne se contente pas de réunir ; elle invite, par son nom même, au passage, et au bout du passage, à la découverte ou à la rencontre, qui peut être nouvelle ou retrouvée : c’est alors la reconnaissance.

A la différence du pont, la passerelle désigne le mouvement de ceux qui passent, non pas à l’aventure et par hasard - ceux-là sont des passants -, mais vers les autres."

passerelle

[image : passerelle du Prieuré Sôtô Zen à Genève]


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