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Khadafi a-t-il financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2006?

Publié le 12 mars 2012 par Bernard Girard
Mediapart continue son travail d'investigation en sortant, cette fois-ci une note de la police suggérant que la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 aurait été financée par Khadafi, via les bons offices du très sulfureux Ziad Takieddine. "Le 18 octobre 2011, explique l'article, les policiers ont versé au dossier d’instruction une note de synthèse sur laquelle figure une référence « GEN/ NS V. MEMO DG », qui contient sans les expliciter les initiales du président de la République. Cette note a été rédigée et remise aux enquêteurs par un témoin du dossier, Jean-Charles Brisard, ancien membre de l’équipe de campagne d’Edouard Balladur, en 1995, aujourd’hui dirigeant d’une société de renseignements privée. Le document contient aussi les références du compte suisse de la sœur de Jean-François Copé, le patron de l’UMP, dont M. Brisard est un proche. Mediapart s’est procuré l’intégralité de la note « GEN/ NS V. MEMO DG », qui n’a pas été communiquée aux enquêteurs par M. Brisard. Son contenu est explosif. Il s’agit des confessions de Didier Grosskopf, « DG », l’ancien médecin personnel de Ziad Takieddine, qui l’a accompagné à plusieurs reprises en Libye, pour y soigner des membres de la famille Kadhafi. Ces confessions ont été recueillies le 20 décembre 2006, à Lausanne, en Suisse, par M. Brisard."
On y apprend que tout serait passé au travers de Didier Grosskopf, neuro-chirurgien, ami de Jean-François Coppé qui aurait soigné Takieddine avant d'être poursuivi par lui en justice (faut-il rappeler que Jean-François Coppé est lui-même fils d'un professeur de médecine, proctologue réputé, et bien introduit dans ces milieux?).
Les informations de Mediapart se sont jusqu'à présent révélées justes mais leur impact politique est le plus souvent resté en deçà de ce que l'on pouvait attendre (ou craindre). Sans doute parce que Nicolas Sarkozy reste crédité dans l'opinion, malgré toutes ses faiblesses, d'une certaine honnêteté. Comme il est peu probable que la gauche exploite cette nouvelle embrouille, il n'est pas certain qu'il en sorte grand chose. Reste qu'il y a quelque chose d'un peu pénible à voir le candidat à l'élection présidentielle d'un parti puissant aller chercher des financements chez le moins fréquentable des dictateurs.

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