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Informatique et perception du temps

Publié le 11 mars 2008 par Jpa

 On en voit tous les jours. On les épie, on les guette, on observe la petite bande bleue ouverte qui s’étend dans son cadre et les pourcentages qui défilent. Je parle des omniprésentes “barres de progressions” qui s’affichent dès que l’on démarre un ordinateur, copie un fichier, envoie un e-mail, scanne un document, ferme une application récalcitrante, télécharge (légalement) un fichier…

Conclusion, la grande majorité d’entre elles ont une progression assez anarchique. Il y a celles qui donnent de faux espoirs (90% rapidement, le reste en une heure), il y a celles qui font l’inverse et nous effraient, celles qui sont bloquées à jamais sur 12 %. Bref, tout cela est bien peu satisfaisant pour les femmes et les hommes avares de temps que nous sommes devenus.

Des chercheurs américains se sont intéressés au problème fondamental pour la science des “progress bars” comme on dit en anglais. “En général, l’avancement d’une progress bar est une fonction linéaire”, c’est-à-dire que le pourcentage de progression est directement proportionnel à l’avancement du travail de l’ordinateur. Mais “de nombreux facteurs fonctionnent de manière non-linéaire” dans l’ordinateur et, cerise sur le gâteau “la perception du temps par l’humain n’est pas linéaire”.1

Pour étudier les différentes perceptions du temps dans l’univers informatique, MM. Harrison, Amento, Kuznetsov et Bell ont créé 9 progress bars aux caractéristiques de progression bien distinctes, listées ci-dessous.

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Grâce à un programme informatique idoine, ils ont montré à leurs cobayes des pairs de progress bars qui décrivent l’avancement d’une tâche imaginaire. Pour chaque expérience, le temps pour que la barre soit complète est identique, 5,5 seconde.

Premier enseignement de l’étude, dans 38 % des expériences, le cobaye estime que la première progress bar qui lui est montrée est la plus rapide, quel que soit la paire étudiée… L’étude a tout de même montré que dans la majorité des cas, les cobayes préfèrent le modèle “fast power” où la progression accélère de plus en plus jusqu’à arriver à son terme.

1 Lire à ce sujet La science à l’usage des non scientifiques d’Albert Jacquard.


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