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33 - Le point de départ (3ème partie)

Publié le 12 mars 2008 par Theophile

Caisse1_2 Le bruit des caisses, des gens, des caddies. La foule devient un véritable vertige pour Clotilde qui fixe Jean-Marc en train de se promener lentement dans la grande allée de la galerie marchande. Depuis la caisse centrale, sa voix tremblotante chuchote les informations à ma mère au bout du téléphone :


    - Il regarde partout autour de lui, Myriam... Il regarde les filles qui sont en caisse... Il... Il te cherche...
    - Clotilde calme-toi. Il ne fera rien. Il ne peut rien faire. D'accord...
    - Oui...
    - Tout va bien...
    - Oui...  Qu'est-ce qu'il va faire ? Il va voir que tu n'es pas là...
    - Je ne sais pas...
    - Il va voir que tu n'es pas en caisse... Il faut que tu restes là-haut...
    - Oui, Clotilde...
    - ...dans les bureaux...
    - Oui, ne t'inquiètes pas...
    - Il me regarde.
    - Qu'est-ce qu'il fait ?
    - Il me regarde. Il m'a vu...
    - Calme-toi...
    - Il m'a vu... Il se dirige vers moi, je crois...
    - Il t'a vu ?
    - Oui. Il vient en caisse centrale !
    - Ne le regarde pas...
    - Oui... j'ai baissé les yeux...
    - Ecoute-moi bien attentivement, Clotilde...
    - Oui...
    - S'il me demande, tu dis que je suis en réunion du personnel...
    - Oui...
    - S'il insiste...
    - Il arrive...
    - S'il insiste tu fais mine de m'appeler en salle de réunion, mais tu m'appelles sur le poste du bureau de Savelli...
    - Oui...
    - Je suis dans le bureau de Savelli...
    - Oui, monsieur, mais il faut absolument la garantie...
    - Il est là ?
    - Tout à fait !
    - Tout va bien se passer, Clotilde, il ne sait pas que tu es au téléphone avec moi...
    - Oui, je vous en prie.
    - A tout de suite.
    - Au revoir.
(Elle raccroche) Tiens, bonjour Jean-Marc...
    - Bonjour...
    - Comment ça va ?
    - Bien merci... Je ne vois pas Myriam... Elle est où ?
    - Ah... euh... Elle est en réunion du personnel.
    - Elle finit quand...
    - Euh... Je pense qu'il y en a pour un moment... Elle vient de rentrer en réunion.
    - Ah merde...
    - Je lui dirai que tu es passé...
    - Non, il faut que je la vois...
    - Mais je ne peux pas la déranger...
    - C'est important...
    - ... elle est en réunion.
    - C'est important... Je dois la voir.
    - Oui... mais...
    - Appelle-la...
    - Mais je ne peux pas la déranger...
    - S'il te plait, Clotilde...
    - Bon je vais voir ce que je peux faire.

Elle décroche le combiné, et compose le numéro du poste du bureau dans lequel se trouve ma mère :

    - Oui... Myriam, c'est Clotilde de la caisse centrale...
    - Passe-la moi...
    - ... il y a ton mari qui te demande, il est devant moi...
    - Passe-la moi...
    - ... il veut te parler...
    - Bon... Merci, Clotilde. Passe-le moi...

Clotilde passe le combiné à "l'autre".

    - Myriam...
    - Oui... Qu'est-ce qui se passe ?
    - Il se passe que tu fais chier, Myriam. T'ai partie avec le carnet de chèque, alors que tu sais très bien que je dois aller chercher le matériel pour les travaux de la cave, cet après-midi.
    - Ah... oui, pardon.
    - Descends de ta putain de réunion et ramène-moi le chéquier illico, j'ai pas que ça à foutre !

Il raccroche.

    - Merci Clotilde.
    - Il n'y a pas de quoi !

Pendant ce temps, dans le bureau de Savelli.
Ma mère remet son uniforme qu'elle avait quitté pour se rendre au commissariat. Puis, elle saisit le carnet de chèque dans son sac. Pascale lui lance un regard d'inquiétude :

    - N'y va pas toute seule Myriam...
    - Si je suis accompagnée, il ne va pas comprendre... Mais descends me chercher s'il me tient la jambe trop longtemps... Il ne faudrait pas qu'il tombe sur ma soeur et mon frère. Il comprendrait aussitôt.
    - T'es sûre ?   
    - Pierrette, restes avec les enfants. Ils ne doivent pas sortir d'ici, quoi qu'il arrive...
    - Maman !
    - Tout ira bien... ne vous inquiétez pas... Dans cinq minutes, viens me chercher, Pascale. Il ne faut pas qu'il voit ma soeur...

Je vois alors ma mère prendre l'escalier pour rejoindre "l'autre" dans le magasin. Nous regardons l'horloge accrochée sur le mur du bureau. Il est 15h05. Mon oncle et ma tante seront là dans quelques minutes.

(A suivre.)

Bannirefestivalromans2


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