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Aisne

Publié le 18 mars 2012 par Jplegrand

Manoeuvres politiciennes dans l'Aisne, prise de la Bastille à Paris

Les citoyens sont fatigués, souvent écoeurés des manoeuvres politiciennes entre les formations politiques. Cela est d'autant plus vrai pour les citoyens qui se reconnaissent dans les valeurs de gauche.

Avant même l'élection présidentielle, le département de l'Aisne a été le théâtre ce week-end, de nouveaux épisodes dans les tractations pour les législatives entre le PS et les radicaux de gauche à l'initiative de ces derniers. L'illustration parfaite de ce que des centaines de milliers de Picards rejettent de plus en plus. Raison de plus pour que les forces de gauche et démocratiques affirment leur rejet de cette vieille et rance façon de faire de la politique, et tournent le dos à ces pratiques en s'appuyant sur le développement des luttes et du mouvement populaire. A cet égard je préfère, ce qu'ont entrepris les partisans de Jean-Luc Mélenchon par un appel ce jour à une grande manifestation pour reprendre la Bastille.

Soissons / Législatives Les radicaux de gauche refusent de soutenir la candidate du PS

 

Didier Boda, président départemental : « Le Parti radical n'a pas d'accord avec le MRC, nous sommes entièrement libres, et Frédéric Alliot est un homme de proximité qui soutient François Hollande. »


Contre toute attente, le PRG, qui a obtenu l'investiture PS pour l'un des siens dans la cinquième circonscription, ne soutiendra pas le candidat investi par le PS dans la quatrième.

LES radicaux de gauche peuvent toujours tenir leur assemblée générale dans des cabines téléphoniques mais tous leurs coups ne sont pas téléphonés, comme disent les sportifs lorsque la combinaison adverse est trop facile à anticiper. Ainsi, vendredi soir à Villers-Cotterêts, c'est Eric Montes, président régional et secrétaire national à la formation du Parti radical de gauche (PRG) qui a pris tous le monde à contre-pied lors d'une réunion programmée dans le cadre de la campagne de soutien à François Hollande.
Effet de surprise
Outre celui qui est aussi maire adjoint de Creil, ce rendez-vous avait vu converger vers la ville des Dumas des représentants des diverses formations de gauche soutenant le candidat socialiste. Une réunion au sommet puisque Yves Daudigny et Jacques Desallanre, par exemple, ont jugé utile de faire le déplacement.
En public, les soutiens de François Hollande affectent de ne s'intéresser qu'à l'élection présidentielle. C'est évidemment un gros mensonge puisqu'à part le PS qui a une chance de remporter la mise, tous les autres n'auront que les miettes législatives à se partager pour exister. Et quoi de plus normal pour une formation politique que d'essayer d'avancer au mieux ses pions ? À ce petit jeu, l'effet de surprise est rare mais Eric Montes est visiblement un maître en la matière. En fin de réunion, il a pris la parole pour aborder le sujet qui n'intéresse personne, c'est-à-dire les législatives, et il a clairement annoncé la couleur : « Dans l'Aisne, le PRG soutiendra sans réserve René Dosière dans la première circonscription, Anne Ferreira dans la deuxième, Jean-Louis Bricout dans la troisième et Jacques Krabal dans la cinquième. » Le dernier cité étant encarté au PRG et le président de ce parti, Jean-Michel Baylet, ayant participé aux primaires citoyennes, tout cela est normal, mais, « dans la quatrième circonscription, le PRG soutiendra Frédéric Alliot ». Eric Montes venait de lâcher sa bombe. Le PRG sera donc derrière le successeur désigné de Jacques Desallangre, par ailleurs maire adjoint de Soissons, et non derrière Marie-Françoise Bechtel, la première vice-présidente du Mouvement républicain et citoyen (MRC), qui a été officiellement investie par le PS sur cette circonscription.
« Tout est clair »
Les dirigeants socialistes vont sûrement apprécier que leur allié « du début » comme ils aiment le souligner préfère un autre candidat que le leur alors que le PS a accordé son investiture au radical Jacques Krabal nonobstant la farouche opposition de ses militants locaux. Alors quelle mouche a piqué le PRG ? Crise d'indépendance, allergie à un parachutage, contingences locales… ?
Un peu des trois à en croire Didier Boda, le président départemental, dont tout le monde loue l'altruisme tant il est prêt à accepter tous les sacrifices pour la gloire du PRG. Et, en militant discipliné, cet autre adjoint au maire de Soissons assure : « Pour nous tout est clair. » Heureusement, il rajoute quelques explications qui, en la circonstance, ne sont pas superflues : « Le Parti radical n'a pas d'accord avec le MRC, donc nous sommes entièrement libres. Frédéric Alliot est un homme de proximité qui soutient François Hollande. C'est un homme de terrain et non un parachuté, qui connaît bien la circonscription et ses problèmes. Il s'est engagé à travailler en excellente harmonie avec la ville de Soissons, comme avec Tergnier, Chauny et les autres territoires. Bref, Frédéric Alliot c'est la continuité de l'excellent travail parlementaire effectué par Jacques Desallangre. »
Évidemment, hier, lors d'une conférence de presse du PS organisée à Soissons, autour de Marie-François Bechtel en présence des représentants des formations soutenant François Hollande, les questions relatives aux législatives ont été évacuées. « Le sujet du jour, c'est la présidentielle. » Et comme chacun sait, personne ne pense à autre chose…

 

Jean-Michel ROUSTAND
Article paru dans le journal axonais "l'Union"


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