Magazine Amérique du nord

Obama énerve le Brésil

Publié le 19 mars 2012 par Rene Lanouille

Obama s'intéresse t-il à la politique étrangère? Obama s'intéresse t-il à la politique étrangère? Officiellement, les relations entre le Brésil et les Etats-Unis sont excellentes mais, en coulisse, de nombreuses dissensions se font jour entre les deux pays. Du côté brésilien, on ne digère pas que le voyage aux Etats-Unis de Mme Rousseff n’est pas considérée comme une visite officielle. Ainsi, Dilma Rousseff n’aura pas le privilège de dîner à la Maison-Blanche avec le président Obama et n’aura pas l’occasion d’adresser un discours devant le congrès américain.

Si, du côté de la Maison-Blanche, on affirme que le terme « visite officielle » n’est pas attribué parce que nous sommes dans une année électorale, les journalistes brésiliens rappellent que le premier ministre anglais, David Cameron, a eu le droit à tous les égards lors de son récent déplacement à Washington. Enfin, il semblerait que Barack Obama a une autre façon de traiter les autres pays du BRIC : aussi bien le président chinois en 2011 que le premier ministre indien en 2009 ainsi que le président mexicain Felipe Calderon en 2010 ont eu le droit au terme « visite officielle », aujourd’hui refusé à Dilma Rousseff.

Le républicain Peter Hakim donne son point de vue : « les brésiliens se sentent insulter de la réaction américaine. Le Brésil n’est pas considéré comme un pays prioritaire en termes de politique étrangère. » Peut-être faut-il y voir par là un certain dédain de Barack Obama pour ses confrères étrangers tant il semble distant avec d’autres dirigeants du monde, snobant notamment Nicolas Sarkozy.

Mais outre cette controverse, les problèmes entre les Brésil et les Etats-Unis sont nombreux : le Brésil est resté perplexe face à la décision des Etats-Unis de suspendre le contra de 20 avions Embraer, d’une valeur de 355 millions de dollars. Le Brésil a aussi été irrité par la décision d’Obama de soutenir l’Inde dans sa quête d’un siège au conseil de sécurité de l’ONU. Quand Obama est venu au Brésil en mars 2011, il s’est bien gardé de soutenir la demande brésilienne…

Du côté américain, on ne comprend pas le soutien brésilien envers l’Iran. Tout comme on ne comprend pas les critiques de Dilma Rousseff sur les entorses aux droits de l’homme à Guantanamo alors qu’elle ne dit rien quand elle se rend à Cuba pour rendre visite à Fidel Castro. Les relations entre les deux pays ne sont clairement pas au beau fixe entre les deux pays. Un changement de président aux Etats-Unis en novembre prochain permettrait, peut-être, de décrisper les relations.







Ricardo Bellone

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