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Compte-rendu Conférence bit-lit

Par Akasha580

2012-03-17 10.46.40

 A peine arrivée au Salon du livre que me voici à la conférence bit-lit, conférence à laquelle je voulais absolument assister puisque j'affectionne plus que tout ce genre littéraire. 

Animé par Jean-Luc Rivera, critique, cette conférence accueillait comme invités Jeanne Faivre d'Arcier, Stéphane Marsan et Marjolaine Boutet. 

 

On commence presque immédiatement par une définition du genre... Mais qu'est-ce que la bit-lit ? Il s'agit d'une littérature de divertissement, bit-lit est un analogisme à chick-lit. On retrouve dans ces romans des personnages qui mordent, qui possèdent des crocs, des dents longues et dont le personnage principal est une femme. 

Dans la bit-lit on retrouve : de l'action, de l'amour, de l'érotisme, notre monde contemporain, du polar et de l'humour. 

Un mélange qui est totalement explosif. 

La bit-lit commence tout doucement avec la série Buffy, un premier vrai pas dans ce genre (c'est dingue, j'en étais déjà fan autant en livre qu'à la télé plus jeune :D) et il n'est pas sans rappeler que Laurell K. Hamilton est l'une des précurseurs en la matière. 

On voit véritablement émerger ce genre dans les années 2000 à notre plus grand bonheur. 

 

Par la suite et pendant une bonne partie de la conférence, ce sont les vampires qui seront mis en avant... Marjolaine Boutet explique que la bit-lit s'inscrit contre les références aux vampires prédateurs. 

Deux grandes références en la matière sont citées : Dracula de Bram Stocker dans lequel le vampire est un véritable prédateur et dont Mina, le personnage féminin principal est totalement passif; et Carmilla de Sheridan Le Fanu pour d'autres raisons comme par exemple l'homosexualité féminine. 

On parlera ainsi de l'évolution du mythe du vampire avec un exemple concret : Entretien avec un vampire de Anne Rice qui nous propose pour la première fois une nouvelle vision puisque la parole est donnée au vampire. Voilà que désormais nous allons ressentir de l'empathie pour ces personnages aux dents longues. Empathie qui sera renforcée durant les années 90, de plus en plus nous allons avoir, tant au niveau littéraire que cinématographique, avec l'adaptation de Dracula de Francis Ford Coppola par exemple, un vampire qui "s'humanise", qui a une histoire - on peut citer Angel également qui est un parfaite exemple de vampire "humain". 

 

En parlant du genre littéraire, Stéphane Marsan dit que nous sommes passés du frisson de la peur au frisson de l'audace. La bit-lit est perçue différemment selon le pays et que la dimension érotique de certains livres met quelques - voir des fois beaucoup d'entraves. 

 

Et pourtant derrière cette littérature de divertissement, n'y a-t-il pas quelque chose de plus profond ? N'est-ce pas là un reflet de notre société ? Le vampire ou les créatures surnaturelles ont évolué, ne sont plus des prédateurs dont il faut se méfier, mais sont des personnes en marge de la société, qui sont rejetées voir traquées. 

Ces romans permettent d'aborder des thèmes qui nous font peur : la maladie car le vampire ne pourrait-il pas représenter ce jeune homme ou cette jeune femme au teint pâle qui est rejeté ou mis à l'écart à cause de sa maladie ? On y aborde aussi la mort et ce désir de l'immortalité... 

 

Est ensuite venu le temps des questions et il y en a une dont la réponse a retenu mon attention : celle concernant la "fin" du phénomène; ce à quoi Stéphane Marsan a répondu que le genre venait tout juste d'arriver sur notre continent et qu'il n'était en rien question de fin... Comme tout phénomène de mode, bien évidemment, cela se passe en cycle et pour le moment la bit-lit est au sommet de son ascension et devrait y rester (un bon moment).

Comme les auteurs publiés dans ce genre littéraire sont pour le moment majoritairement outre-Atlantique, il n'y a aucune raison pour parler de fin... 

 

 

Ce qu'il faut retenir en résumé : 

* La femme a un rôle actif dans ces romans qui est un mélange de différents genres. 

* La bit-lit est une littérature de divertissement mais qui est également un phénomène qui est le reflet de notre société. 

* Le genre littéraire est à son apogée et pour le moment il va continuer à y rester encore un bon moment. 

 

Avouez quand même que vous espérez autant que moi que ce genre continue le plus longtemps possible ! ;) 


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