Rétrospective | Helmut Newton

« J’adore la vulgarité. Je suis très attiré par le mauvais goût, plus excitant que le prétendu bon goût qui n’est que la normalisation du regard.«

Sulfureuse, parfois choquante, l’oeuvre d’Helmut Newton a cherché à restituer l’érotisme, la beauté et parfois la violence que sa sensibilité lui permettait de relever dans les rapports sociaux des mondes qu’il fréquentait: la mode, le luxe, l’argent et le pouvoir.

L’exposition « Helmut Newton » au Grand Palais réunit plus de deux cents images qui s’inscrivent dans un parcours rétrospectif, présentant les thèmes favoris du photographe. Il s’agit dans tous les cas de photographies de commandes, principalement pour des magazines. Mais ce cadre professionnel a permis à Newton de s’affranchir des contraintes et d’ouvrir son travail sur une perspective artistique plus large. Les références au cinéma sont nombreuses et l’humour n’est jamais loin.

Le pouvoir est donné aux femmes: nues ou en smoking (Yves Saint Laurent, évidemment), séductrices, dominantes, jamais glaciales mais intimidantes, vivantes, impressionnantes. Ces femmes assument la pleine liberté de leur corps, de leurs gestes et de leurs fantasmes.

June Newton était présente lors de l’inauguration de l’exposition. Photographe de talent plus connue sous le nom de Alice Springs, elle a dressé un portrait émouvant du photographe disparu: éternellement drôle, bon vivant, sachant ce qu’il voulait mais étant ouvert à l’imprévu. Un caractère qui a marqué son oeuvre d’une empreinte unique.

« Une bonne photographie de mode doit ressemble à tout sauf à une photographie de mode. «