Magazine Culture

Ludovic Bource, The Artist

Publié le 24 mars 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Ludovic Bource, The Artist
The Artist par ci, The Artist par là. Jean Dujardin sur toutes les chaînes, dans tous les journaux. On ne va pas se mentir, le lobbying autour du film d’Hazanavicius a été aussi réussi que saoulant. Evidemment qu’on est content de la réussite « commerciale » d’un film qu’on a nous même adoré, mais un moment, le cerveau dit stop.
Alors pourquoi relancer la machine avec cet article ? Serait-on une bande de sado-maso ? De source sûr, certains oui. Cependant la justification est tout autre et c’est le côté contre-culture qui ressort son plus beau costume pour parler du succès incroyable et injustement un peu oublié dans les médias de Ludovic Bource, façonneur sonore du film.
Car oui, la bande son a été récompensé absolument partout (César, Oscar, Critics Choice, BAFTA, Golden Globes) et ce grâce à cet homme au parcours quelque peu atypique.

De toutes les campagnes de Michel Hazanavicius (pubs, les OSS 117), Ludovic Bource était jusque là plus connu dans le monde des studios. De la partie sur l’album L’Imprudence de Bashung par exemple. Même les amateurs de rap de dégénéré (et on sait que vous êtes nombreux) le connaissent sans le savoir. Planet Get Down/Dr Crunkeinstein ça vous dit quelque chose n’est-ce pas ? Et bien c’est lui! Oui, Bource a été un des producteurs attitrés des Svinkels depuis Bois Mes Paroles. Comme quoi, tout les chemins peuvent mener à la gloire.
Car c’est bien la gloire qui attend notre ami après avoir mené cette bande originale de main de maître.

_

Ludovic Bource, The Artist

Accompagné par le Brussels Philharmonic, Bource a réussi une incroyable performance. Parce qu’avec un film muet, c’est la musique qui est en première ligne et la partenaire particulière de l’image. Autant dire que le droit à l’erreur est inexistant. Et si le film s’accroche aux performances remarquables et remarquées de son duo d’acteur, il doit tout autant son succès à sa bande son.
A la fois drôle (l’effet contrebasse marche toujours pour ça) et touchante (l’effet violon-piano marche toujours pour ça…), la musique se calque parfaitement sur l’ambiance désinvolte/émotive du film.
Comme pour tout film de qualité, on ressort facilement deux, trois scènes plus fortes que les autres. Et sincèrement, quand on écoute seulement la musique sans l’image, c’est à se demander si ce n’est d’ailleurs pas la bande son qui fait que certaines séquences passeront à la postérité (sans manquer de respect aux acteurs).
Le thème George Valentin, certainement le plus connu aujourd’hui, lors de la scène de présentation de Dujardin et son chien au public, en est une preuve significative.

George Valentin

Entre nous, en référence aux Svink’, on est d’accord pour dire que Gérard Bastepourrait rapper sur ce genre de morceau non ?

_

Même son de cloche avec Waltz for Peppy, durant la scène des multiples prises entre Valentin et Peppy, certainement la meilleure du film d’un point de vue actoring. Si on ressent ce qui se passe dans la tête du « grand acteur » c’est autant par son sourcil désaccordé que par cette mélodie qui ferait tomber amoureux n’importe quel israélien et palestinien entre eux.

Waltz for Peppy

_

Il y en a d’autres qu’on pourrait citer en exemple afin de démontrer la totale réussite de cet « original soundtrack ». De la montée angoissante de L’Ombre des Flammes àl’ambiance charleston de Peppy & George en passant par le piano mélancolique de Comme une Rosée de Larmes.
Bref, pour tout les amateurs de B.O, celle-ci est un régal. Et on fait rarement de grands films sans un grand compositeur et/ou une grande bande son. Demandez donc à Tarantino ou Kubrick, à Georges Lucas et son Star Wars, à Coppola et Le Parrain, etc etc.
Et avec désormais Ludovic Bource ainsi que l’immense Alexandre Desplat(Sur Mes Lèvres, Tree of Life, Benjamin Button, Harry Potter, Le Discours d’un roi, Un Prophète, The Ghost Writer,…), on peut crier cocorico sur la réussite actuelle des nôtres de compositeurs.

_


Retour à La Une de Logo Paperblog