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Loyauté des pratiques en Allemagne : des scandales de corruption aux codes de bonne conduite

Publié le 26 mars 2012 par Sequovia

Loyauté des pratiques en Allemagne : des scandales de corruption aux codes de bonne conduiteLes dernières années ont été marquées par des scandales qui ont révélé de grandes affaires de corruption menées par certains groupes allemands. Depuis, les entreprises d’outre-rhin, aussi bien celles de grande taille que les PME, intègrent des programmes de bonne conduite et démontrent que l’heure est au respect de la loi et à la loyauté des pratiques.

  • Mise en place de programmes de bonne conduite

Les entreprises allemandes sont en train d’accomplir un changement important dans le cadre d’une stratégie de transparence et de lutte contre la corruption. En effet, après les différents scandales qui ont touché certaines grandes sociétés allemandes ces dernières années, les entreprises nationales décident de mettre en place des règles de bonne conduite.

Une enquête récente du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers, réalisée auprès de 830 entreprises allemandes de plus de 500 collaborateurs, démontre l’évolution en cours en Allemagne. Ainsi, lors de l’année 2011, 52% des entreprises interrogées disposaient de règles de bonne conduite, contre 44% en 2009 et 41% en 2007. La variation observée entre 2007 et 2011 est justement corrélée avec l’apparition publique de scandales de grande ampleur.

En outre, le directeur de l’institut ICM (Institut für Compliance im Mittelstand) explique que les deux tiers des PME mettent désormais en place des programmes de bonne conduite où envisagent de le faire, rapporte le journal La Tribune.

  • Les scandales de grands groupes allemands

De nombreux scandales ont éclatés ces dernières années au sein des grands groupes allemands. Une division anticorruption créée en 1994 par le parquet de Munich a permis de révéler une partie importante des affaires de corruption qui duraient depuis de longues années.

Ainsi, le groupe Siemens, spécialisé dans les hautes technologies, a été condamné fin 2008 par la justice américaine et la justice allemande, à verser un total de près d’un milliard d’euros. Le groupe était accusé de corruption afin d’obtenir de gros contrats.

De son côté, le groupe automobile Daimler et 3 de ses filiales (russe, allemande et chinoise) ont également été accusés de corruption en 2010, et contraints par la justice américaine à payer près de 200 millions de dollars. Selon les documents en possession de la Cour de justice, des centaines de cas de corruption ont été révélés. Leur valeur serait estimée à des dizaines de millions de dollars, pour des affaires effectuées dans au moins 22 pays différents.

Enfin, l’ancienne filiale du groupe industriel MAN, Ferrostaal, avait également été ébranlée par des affaires de corruption, notamment auprès de dirigeants de pays, dans le but de signer des contrats sur de gros projets. En mars 2010, pas moins de 5 projets étaient soupçonnés d’avoir été obtenus par corruption selon les enquêteurs, pour une valeur totale de presque 1 milliard d’euros, rapporte le journal Spiegel.

  • La lutte contre la corruption

Ces importants groupes allemands condamnés pour des actes de corruption par certains de leurs collaborateurs, démontrent qu’ils sont aujourd’hui bien décidés à tirer un trait sur les affaires de corruption.

Le New York Times explique que Daimler a renvoyé en octobre dernier le dirigeant de Mercedes-Benz USA pour dépenses personnelles de l’argent de l’entreprise. Il aurait en effet utilisé les fonds de la société pour avoir payé les frais de son club de golf. En outre, suite aux différents scandales dans lesquels il a été accusé, le groupe a mis en place une direction anti-corruption chargée de faire respecter la loi, d’après l’AFP.

Le journal La Tribune mentionne par ailleurs que le groupe Siemens a reversé une somme de 170 millions d’euros à la Grèce pour des affaires de corruption effectuées dans le pays dans les années 1990. En outre, le groupe vient de renvoyer le dirigeant chargé du Brésil, « soupçonné de détournement de fonds ».

Au niveau mondial, l’Allemagne n’est pas un mauvais élève puisqu’il se situe à la 14ème place du classement de Transparency International 2011, mesurant le niveau perçu de la corruption du secteur public. La France se situe par exemple au 25ème rang. La Nouvelle-Zélande, les pays nordiques et Singapour dominent ce classement.

  • Avis Sequovia

Les entreprises allemandes de toute taille réalisent de plus en plus l’intérêt stratégique de mettre en place un programme de bonne conduite, dans une optique de promotion des bonnes pratiques. Toute société désireuse de s’intégrer dans une démarche de développement durable se doit de promouvoir la loyauté des pratiques, une des questions centrales de la norme ISO 26000.

La lutte contre la corruption représente un avantage compétitif pour toute entreprise qui en fait la promotion. En effet, gagner un appel d’offre grâce à la valeur réelle du produit ou service proposé incite l’entreprise à innover et à proposer constamment de meilleures solutions. En outre, elle apporte une certaine reconnaissance au groupe et empêche les risques liés au caractère illégal et anti-éthique.


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