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Rêverie (s) de gauche

Publié le 26 mars 2012 par Davidme

Rêverie (s) de gauche "Rêverie de gauche", c'est le titre du petit essai dynamique et vivifiant que vient de publier Régis Debray, chez Flammarion. A moins d'un mois du premier tour de l'élection présidentielle, la lecture de ce livre pourra être utile pour ceux qui rêvent d'une alternance qui soit une véritable alternative. Mais il sera salutaire aussi pour ceux qui ont peur que l'alternance ne soit juste une alternance.
Debray se ballade dans l'histoire de France et dans l'histoire de la gauche pour y trouver les leçons à tirer des expériences passées. Le tout avec son habituel style alerte et parfois caustique. C'est au final une lecture joyeuse, remplie à la fois de réalisme froid et de rêve chaud. Marianne2.fr en a fait une chronique détaillée, intitulée qui a dit que Régis Debray ne faisait plus de politique .
Ici, il sera question d'extraits qui résonnent avec la teneur de cette campagne présidentielle à gauche : réalisme exacerbé de François Hollande en parallèle de l'insurrection civique à laquelle appelle Jean-Luc Mélenchon. Mais aussi à droite : chiffres en rafales et sensationnalisme.
P.47, Debray parle de la gauche et de la droite dans nos sociétés modernes. "La gauche (...) a dans son ADN un pacte avec la durée, parce qu'elle est transmission, transport d'une information rare le long du temps. La droite matérialiste et frétillante a partie liée avec le jour-le-jour, parce qu'elle est communication, information emplissant l'espace. L'une au risque d'être un peu chiante ne peut s'empêcher de penser "éducation"; l'autre est à l'aise dans le volatil, rien à craindre des paillettes, elle est chez elle en culture de communication".

P.57, Debray appelle à ne pas faire des chiffres un "monothéisme". "Notre avenir ne se résume

Rêverie (s) de gauche
pas à un business-plan. Chaque époque il est vrai a son adverbe fétiche. La nôtre a jeté aux orties le pourquoi et le comment, et n'en admet plus qu'un, hors duquel point de salut: combien ? (...)Vous voulez, dans un débat, qu'on vous respecte ? Sortez une décimale. Peu importe si elle est fausse ou vide de sens, vous aurez marquez un point".

Enfin, dernier extrait évocateur de notre monde et de ce que peut être la gauche malgré des vents contraires forts. P.79 : "La gauche a besoin de prendre son temps parce qu'il en faut pour restituer, soupeser, étudier le dossier, déjouer les apparences, l'emballement et l'intox. La gauche est plus soucieuse d'expliquer que d'émouvoir".

Idéalisme ? Mais qu'est ce que la gauche si ce n'est la recherche de l'idéal ? Jaurès : "Le courage c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel". La gauche actuelle comprend le réel mais oublie parfois son idéal. Voilà ce que dit aussi la vague qui semble porter Jean-Luc Mélenchon dans cette présidentielle. Voilà ce que disait celle qui a porté Arnaud Montebourg durant la Primaire citoyenne de la gauche. Voilà ce que disait "des idées et des rêves" le livre d'Arnaud Montebourg (les idées nous séparent, les rêves nous rapprochent dit Godard).
Voilà ce à quoi rêve le peuple de gauche : un idéal, un projet commun fort pour accepter les sacrifices engendrés par le réel. Rêverie ?


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