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Extraits de MOTAMORPHOSES, Daniel Brandy (Ed. Casterman 1986)

Publié le 28 mars 2012 par Dubruel

Fresque

Sa technique consiste à prendre des couleurs détrempées dans de l’eau de chaux et de les appliquer sur une voûte, un plafond, un mur fraîchement enduit. Tout est dans la fraîcheur

Le mot vient de l’italien (dipingere a fresco, peindre sur un enduit frais) comme d’ailleurs beaucoup de mots traitant de l’architecture, de la peinture ou des arts en général.

Les italianismes comptent 900 mots environ.

En plus des arts, les emprunts portent sur des termes militaires, des mots de la marine, de banque, de mode, de sentiments, de fête.

Exemples : balcon,, corniche, soutane, brave, mesquin, bouffon, burlesque,

cavalerie, caporal, mascarade, carnaval…

Sucre

Le mot est originaire de l’Inde çarkara qui veut dire grain de sanskrit.

Puis le mot passe en Perse et à l’arabe soukkar.

Au début, le mot est exclusivement utilisé en médecine.

Ramenée de l’Inde par les Arabes, la culture de la canne à sucre contribue largement à en répandre l’usage.

Tomate

Elle vient du Mexique. Le nom aztèque tomatl a été repris par les Espagnols (tomata)

La plupart des mots indigènes ont ainsi été malaxés par les Espagnols et les Portugais avant d’être resservis en Europe : papaye, goyave, avocat, curare, tamanoir, hamac, ouragan sont empruntés aux langues arouak des Caraïbes.

Cacao, chocolat, coca, quinquina, cacahuète sont originaires du Mexique et du Pérou.

Ananas, topinambour, palétuvier, jaguar, tapioca, cobaye viennent des tribus amazoniennes.

L’Espagne nous a légué 300 mots environ : eldorado, pépite, safran, alcôve, gilet, aubergine, laquais, romance, casque, toréador, séguedille, matamore, picador, duègne, guitare, castagnette, boléro, gitane, banderille…

Shampoing

Le mot est d’origine hindoustanis (champo). Il s’appliquait à un massage des muscles. Il a été repris par les Anglais (shampoo) qui lui ont donné un usage uniquement capillaire.

Pyjama

C’est une tenue vestimentaire hindoue (jama, vêtement et pae, jambes).

Le mot entre en France en 1837 mais ne s’implante que lentement : il y a deux clans parfaitement irréconciliables ! les partisans de la chemise de nuit qui

trouvent qu’un pantalon de nuit gratte les jambes et gêne les mouvements les plus élémentaires…Et puis les défenseurs d’un confort nouveau sans courant d’air et soucieux d’élégance nocturne…

Cravache

Une des spécialités des Germains : la guerre.

Sur les 170 mots que le Français leur a empruntés, une proportion importante a cette origine militaire : cible, obus, képi, fifre, halte, bivouac, quartier-maître, havresac, et cravache.

Le mot allemand Kurbatsche remonte au slave karbatch qui descend vraisemblablement du turcqyrbatch qui signifie fouet de cuir.

En français, la courbache désigne un engin de cuir destiné à frapper les condamnés.

Chèque

À l’origine : le jeu d’échecs. But du jeu : tuer le roi. En Persan, shah, le roi et mat, tuer).

l’expression passe en France au XIème siècle. On prévient son adversaire en annonçant exchac et mat, un reste de guerre civilisée !

Puis exchac se transforme eneschiec (butin) et eschec.

Exchequerdésigne le trésor anglais, exchequer bill (un billet du trésor), l’ancêtre du chèque.

Le mot entre en France en 1788. On l’écrit alors chek.

Chéquierapparait au début du XXème siècle.


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