Ce 29 mars 2012, c'est la journée de dépistage échographique de l'anévrisme de l'aorte abdominale, qui mobilise les professionnels de santé autour «l'Opération Vésale 2012», vaste campagne de prévention à l'échelle nationale, visant à sensibiliser les médecins généralistes et le grand public aux risques de dilatation silencieuse de la principale artère de leur corps.
Alors que ce dépistage est obligatoire en Grande Bretagne et vivement conseillé aux USA. En France, la Haute Autorité de Santé s'oriente vers un dépistage opportuniste, c'est-à-dire recommandé lors de la consultation médicale de patients cibles : personnes âgées, fumeurs et adultes traités pour une hypertension après 50 ans.
*Qu'est-ce qu'un anévrisme de l'aorte abdominale ? L'aorte est la grosse artère qui amène le sang du cœur aux organes et aux membres. L'anévrisme se définit par un élargissement de l'aorte, les bords ne sont plus parallèles et le diamètre est alors augmenté de plus de 50 %. La plupart des artères peuvent être le siège d'un anévrisme. Un anévrisme de l'aorte abdominale peut ainsi être associé à un anévrisme de l'aorte thoracique ou d'autres artères des membres inférieurs.
La complication majeure de l'anévrisme de l'aorte abdominale est liée à son risque de rupture le plus souvent mortelle. Le risque de rupture d'anévrisme de l'aorte abdominale devient très significatif pour les anévrysmes de grande taille (diamètre > 50 mm). La rupture d'anévrysme est une cause fréquente de mortalité chez l'adulte de plus de 65 ans.
L'autre complication possible est le risque d'embolie dans les artères de jambe pouvant être responsable de gangrène et d'amputations des orteils
Les principaux facteurs de risque d'avoir un anévrysme de l'aorte abdominale sont l'âge, le sexe masculin, le tabagisme et le terrain familial.
• La fréquence des anévrysmes de l'aorte abdominale augmente régulièrement avec l'âge (de 0,5% à 60 ans à 5% à 75 ans)
• L'homme est 5 à 10 fois plus souvent concerné que la femme
• Par rapport au non-fumeur, un long passé de tabagisme actif multiplie par 6 à 7 le risque d'avoir un anévrysme, un long passé de tabagisme stoppé le multiplie par 1,5 à 3,5
• Le risque d'être porteur d'un anévrysme de l'aorte abdominale augmente aussi avec l'existence d'anévrysme de l'aorte chez les proches parents (père, mère, frères et sœurs) et avec un passé d'hypertension artérielle.
Le dépistage est important parce que l'anévrysme de l'aorte abdominale est le plus souvent silencieux avant qu'il se complique. Le dépistage permet de découvrir les petits anévrysmes qui bénéficieront de mesures médicales ralentissant leur évolution et les gros anévrysmes pour lesquels un traitement réparateur sera proposé. L'outil de dépistage est l'échographie. Le dépistage d'anévrysme de l'aorte abdominale s'adresse à tous les hommes de plus de 60 ans, il est recommandé chez les fumeurs, conseillé chez les non-fumeurs. Il n'est pas indiqué chez les sujets de plus de 75 ans qui présentent une altération de l'état général. Le dépistage est conseillé également chez les femmes âgées de 60 à 75 ans, tabagiques ou hypertendues ou conseillé chez les femmes de plus de 75 ans tabagiques en assez bonne santé apparente. Le dépistage est un simple examen échographique, examen non invasif, simple, ne demandant aucune préparation ni injection.
3 résultats possibles:
· L'aorte est normale,
· un petit anévrisme est détecté, une lettre est adressée au médecin traitant qui prendra toutes mesures pour le suivi de cet anévrisme, suivi échographique régulier et les mesures médicales nécessaires.
· un anévrisme important est détecté, une lettre est adressée à votre médecin traitant qui prendra toutes les mesures médicales et nécessaires et adressera son patient à une équipe médico chirurgicale expérimentée.
Il n'y a pas actuellement de traitement médicamenteux de l'anévrysme, par contre la correction des facteurs de risques cardiovasculaires a un effet favorable sur la progression de l'anévrysme en particulier la suppression du tabac.
Ce dépistage est aussi important que le dépistage du cancer du sein ou du colon. La mise en place d'une surveillance adaptée permet de diminuer de façon très importante le risque de complications graves et de programmer le cas échéant une intervention dans les meilleures conditions possibles. Un anévrisme dépisté peut être traité en corrigeant des facteurs de risques cardiovasculaires ce qui minimisera son risque de rupture sera minimisé.
*texte extrait du communiqué de presse très pédagogique du CHU de Clermont-Ferrand.
Source : Communiqué Réseau CHU
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble