Il ne faut pas toujours se fier au titre d’un livre pour en imaginer le contenu. Ainsi, le nouvel opus de Monique Neubourg, Comment aimer son maître quand on est un chat (Chiflet et Cie, 128 pages, 10 €) pourrait laisser entendre qu’il s’agirait d’un guide pratique expliquant au chat les meilleures règles de comportement pour aimer son maître. Or, le thème principal de cet ouvrage plein d’humour est assez différent, puisqu’un chat sociologue se penche sur les manières variées dont ces étranges personnages que sont les humains abordent l’amour.
Vaste programme ! La polysémie du mot « amour » et les multiples comportements amoureux de l’homme (défiant toute logique) sont en effet de nature à dérouter le chat le plus perspicace. Fort heureusement, Monique Neubourg prête sa plume aiguisée au matou pour le tirer d’affaire.
Toutes nos façons de vivre l’amour se trouvent ainsi disséqués : les mots (et les maux) d’amour, les jeux de séduction, la première fois, la sexualité, seul, à deux, à plusieurs, version soie et peluche, cuir et latex, avec ou sans pharmacopée, avec ou sans accessoires, avec ou sans grossesse, gratuite ou tarifée. Il y a là matière à faire grincer les dents des sombres adeptes de l’idéal ascétique, auxquels on ne recommandera que le chapitre XI, consacré à l’amour chaste.
Le chat auteur n’en est pas à son premier méfait. Déjà l’an dernier, il nous avait gratifié d’un savoureux Comment domestiquer son maître quand on est un chat dont on pourra lire un compte rendu ici. Le félin domestique de Monique Neubourg serait-il donc graphomane ? Si oui, il faut s’en féliciter. Et c’est peut-être aussi pour cela qu’en argot, on nomme le chat : « greffier »...
Illustrations : Mon chat Kenzo, 3 ans - Mon chat Lona, 9 mois.