Magazine Culture

Vie animale de Justin Torres

Par Sylvie

ETATS-UNIS - PREMIER ROMAN

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Editions de l'Olivier, 2012

Le premier roman d'un écrivain d'origine porto ricaine né en 1981, à suivre de très près !

L'auteur nous livre le récit d'une enfance somme toute classique, quand le quartier new-yorkais de Brooklyn; le quotidien de trois frères, Joel, Manny et le narrateur, le petit dernier, fraternité fusionnelle tels des petits animaux. Puis, à la 126e page, le trio se fissure...L'événement qui fait tout basculer, tout cela décrit en 15 pages. Un vrai tour de force !

Tout d'abord, il y a la description de ce quotidien des pauvres mais, en séries de courts instantanés, l'auteur nous décrit la relation passionnelle qui existe entre les trois frères et leurs parents, telle une meute qui se déplace, qui se tape dessus, qui se caresse. Une famille un peu foldingue, née de parents ados, d'une mère très fragile, Mame et d'un père bagarreur, Paps. Des scènes "sauvages" où l'on se tartine au ketchup, où l'on se fabrique des cerfs volants avec des sacs poubelles, on danse le mambo,ou l'on fugue avec un étrange pick-up. Puis un jour,....

Tout le talent de l'auteur réside dans cette écriture au lyrisme maîtrisé ; la violence des passions est toujours présente mais temporisée par une pudeur naturelle qui évite tout misérabilisme. Une écriture belle, rythmée, une musique de l'âme,sans fioriture, qui bat le tempo

Un condensé d'émotions fortes, sur 130 pages. Du beau travail !

"On en voulait encore. On frappait sur la table avec le manche de nos fourchettes, on cognait nos cuillères vides contre nos bols vides ; on avait faim. On voulait plus de bruit, plus de révoltes. On montait le son de la télé jusqu'à avoir mal aux oreilles à cause du cri des hommes en colère. On voulait plus de musique à la radio, on voulait du rythme, on voulait du rock. On voulait des muscles sur nos bras maigres. On avait des os d'oiseau creux et légers, on voulait plus d'épaisseur, plus de poids. On était six mains qui happait et six pieds qui trépignaient ; on était des frères, des garçons, trois petits rois unis dans un complot pour en avoir encore"

Un premier paragraphe qui donne le tempo....



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