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Kazan. Intégrale. 7. A Streetcar Named Desire

Par Mouflon
Kazan. Intégrale. 7. A Streetcar Named Desire7. A Streetcar Named Desire
Un tramway nommé Désir
Réalisé en 1951
Avec Vivien Leigh (Blanche), Marlon Brando (Stanley), Kim Hunter (Stella) et Karl Malden (Mitch)
Tiré de la pièce de théâtre de Tennessee Williams, si on peut dire.
Une pièce très charcutée à cause du Code Breen (Motion Picture Production Code en vigueur dans les grands studios de 1934 à 1968) : pas d'ex-mari homosexuel pour Blanche, pas de viol non plus (il faut connaître  la pièce pour savoir qu'il y en a eu un), pas d'attirances sexuelles entre Blanche et Stanley - ça fait un sacré coup de ciseau dans la pièce.
Kazan avait déjà monté cette pièce à Broadway avec les mêmes acteurs sauf pour le rôle de Blanche (Jesssica Tandy a été remplacée par Vivien Leigh qui avait joué ce rôle dans la pièce montée par son mari Laurence Olivier à Londres).
Kazan était rébarbatif à réaliser ce film disant que c'était comme marié la même femme, deux fois. Il est vrai que le film souffre un peu de l'empreinte théâtrale, l'unité de lieu de la pièce enfermant à nouveau Kazan dans le monde des studios, lui qui avait tant apprécié le grand large du tournage en extérieur  de Panic in the Streets. Je crois que l'on n'y reprendra plus d'ici la fin de sa carrière.

Oubliez ce qui précède. Ce qui fait la grandeur de ce film, ce sont les interprétations de Marlon Brando et de Vivien Leigh. C'est une grande démonstration de l'école dramatique de Kazan, l'Actor's Studio : aller chercher en soi ses expériences émotives du passé pour les transmettre au personnage. C'est le premier grand rôle de Brando et il ne rate pas son entrée en jouant ce personnage brutal, à la limite de l'abime. On a toujours l'impression qu'il va exploser, faire une décompensation psychotique. Vivien Leigh, toujours au bord de la crise de nerfs, joue le rôle de sa vie.

C'est le dernier grand rôle pour Vivien Leigh, accablée par des crises de maniaco-dépression qui mettront un terme à sa carrière; seulement 5 petits rôles jusqu'à son décès en 1967 à l'âge de 53 ans. Abandonnée par son mari, Laurence Olivier, en 1961, au profit de Joan Plowright qui, incidemment, jouait sa fille, dans le film de Tony Richardson, The Entertainer, tourné en 1960 et que je viens de voir. Assez cocasse d'entendre le personnage joué par Oliver dire à Plowright :"que dirais-tu si j'épousais une fille de ton âge?" La réalité rejoindra la fiction quelques mois plus tard.

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