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Pourquoi "My Week With Marilyn" ne vaut pas le détour.

Publié le 29 mars 2012 par Xeniabe
Comme quelques milliards de femmes sur terre, j’adore Marilyn Monroe.
Icône absolue, elle a finalement été la première à mener une vie plus rock qu’on ne le pense : blonde platine, accro au sexe, (elle osait parler de sa perpetuelle recherche de plaisir pas toujours trouvée), multipliant les frasques personnelles, addict à l’alcool et à certains médicaments qui font planer, transgressant les codes de bonne conduite sur plateaux de tournage, Marilyn construisait sa légende chaque jour.
Les fans de surface connaissent sa beauté et son image surmédiatisée. D’André de Dienes à Milton Greene, en passant par Wharol et les mugs... Mais peu de gens accordent de l’importance à son alter-ego dépressif, plus noir, plus intense. Et Norma Jeane Baker, celle qui tout au long de sa carrière a accompagné Marilyn partout, où se cache t-elle ?
Miss Monroe, comme on l’appellait, était fragile, et tout son talent résidait là. Quand elle parvenait à réaliser une scène avec brio, on ne voyait plus qu’elle : Certains l’Aiment Chaud, Sept Ans de Réflexion, Niagara, ses films sont devenus cultes.
On connait les faits, mais on se demande pourquoi toute cette admiration. Pourquoi le public l'a-t-il choisie elle? Comment Marilyn est-elle parvenue à mettre le monde entier à ses pieds? Et comment a t-elle réussi, ou plutôt échoué, à gérer sa stature de plus grande star de tous les temps ? Même si, à force de lectures, je connais la réponse à ces questions, j’attendais beaucoup de My Week With Marilyn pour éclairer ceux qui veulent en savoir plus sur elle. Peine perdue, la critique est obligatoire.
Bien-sûr, Michelle Williams est touchante d’efforts pour ressembler à la star, mais quelque chose ne prend pas. Elle l’imite, prend sa voix, sa coiffure, sa gestuelle, mais où est passé le désespoir ? Celui qui a causé à Marilyn ses nuits blanches, ses comas, ses crises de pleurs... Dix minutes du film où nous voyons la star dans un état pitoyable ont le mérite d'exister, mais pourquoi, pour qui ? C’est si mal expliqué, et pourtant capital. Dans le film, on a envie de la secouer, dans la vraie vie, de l’aider. Voilà où le bât blesse. Michelle est bonne actrice, mais l’on comprend rapidement les refus d’actrices telles que Scarlett Johansson de tourner My Week With Marilyn : le piège de l’imitation au détriment de l’information.
La réalisation tient du téléfilm, mêmes si les acteurs sont en général plutôt bons, Sir Laurence Olivier interprété par Kenneth Branagh perd de sa splendeur (il était le plus grand acteur de sa génération, considéré comme le meilleur), on ne retrouve pas cette véritable haine-passion qu’il vouait à Marilyn. Eddie Redmayne campe Colin Clarke, celui qui a écrit l’histoire : niais, sans caractère, lui non plus ne parvient pas à faire passer le message pourtant très clair, Marilyn les rendait tous fous - d’amour -. Il l’aime bien, il la suit, il repart, il revient, et puis finalement mieux vaut en finir, mais peut-être que non…Alors que cette semaine unique que Colin Clarke a passé avec la blonde icône vaut de l’or, quel vide ! Emma Watson dans le rôle de la costumière de Marilyn n’a pas une seconde réussi à faire oublier son éternel rôle d’Hermione, quant à Dougray Scott, qui interprète Arthur Miller (mari intellectuel écrivain de Marilyn) on se demande carrément ce qu’il fait là, alors qu’il était le pillier de l’actrice à cette époque.
La bande originale du film est quasi-inexistante, à aucun moment je ne me suis sentie prise par une belle musique ou un moment d’émotion comme le cinéma américain aime en offrir. Là aussi, on sent un vide total.
My Week With Marilyn se passe sur le tournage du Prince et La Danseuse, l’un des films les moins intéressants et connus de Marilyn, c’est donc là qu’il fallait déployer les armes : que se passait-il vraiment en elle durant ce tournage ? Mais il n’en est rien. Le tournage du film dans le film reste mauvais, du coup, pas envie de le découvrir, ni de continuer à suivre Marilyn dans ses prises ratées. Quel dommage.
Quelques scènes sont cependant réussies, Michelle Williams arrive parfois à nous faire oublier le monde extérieur mais la vraie Marilyn manque à chaque seconde.
Récapitulons.
Aller voir ce film si : on est fan de Marilyn Monroe, on l'a (comme moi) beaucoup attendu, on a envie d’en savoir un peu plus sur sa vie à cette période, on a envie de passer un bon moment et faire découvrir le « personnage » Monroe à ses copines.
Ne pas y aller si : on est fan mais on aime plus qu’on admire Marilyn, on veut en apprendre plus que le b.a. –ba, on prête de l’importance à la justesse et précision, on connaît les véritables secrets et personnalité de la star.
My Week With Marilyn sort le 4 avril au cinéma :
Marilyn quelques semaines avant sa mort, sur le tournage de Something's Gotta Give

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