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Qui a dit à Jean-François Copé : «On ne barbotera pas dans la piscine de Ziad Takieddine ensemble» ?

Publié le 02 avril 2012 par Kamizole

Si je vous dis que cela s’est passé le 10 mars 2012 dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché » vous en tirerez l’évidente conclusion qu’il s’agit d’Audrey Pulvar. Cet article du Parisien Echange houleux avec Copé : Pulvar n’a « aucun regret » (12 mars 2012) m’avait échappé mais grâce au récent clash avec le publicitaire Jacques Séguéla (30 mars 2012) j’ai pu en avoir la vidéo. Je peux vous assurer que c’est du dernier fendard !

Audrey Pulvar avait attaqué - mais toujours sur le même ton égal que de coutume - sur la réforme des retraites, les promesses non tenues de Nicolas Sarkozy, la dette et la dépense publique. « Je vous fais remarquer que la droite n'a pas baissé les dépenses publiques. Ce sont les chiffres qui émanent du ministère du Budget et des Finances »… L’échange se poursuit. Jean-François Copé arguant que s’agissant des retraites - ne faisant pas partie en 2007 du programme de Sarkozy - il leur avait fallu faire face à la crise financière de 2008, totalement imprévisible selon lui - il affirme qu’il était bien placé pour le savoir en qualité de ministre du Budget…

A ceci près que François Fillon avoua par la suite avoir l’avoir compris en août 2007 lors d’un voyage à Washington et que de surcroît, elle était hautement prévisible pour qui s’intéresse un peu soit tant à l’économie. Je n’avais pas connaissance du système pervers des subprimes et de leur titrisation mais je savais parfaitement que les Américains - de même que les Anglais au demeurant - étaient endettés bien au-delà du raisonnable et que la bulle immobilière, de même que toutes les autres bulles spéculatives éclateraient (le prétendu atterrissage en douceur n’était que pure vue de l’esprit). Il nous manquait seulement la date : ce fut le 21 septembre 2008.

Après plusieurs échanges à fleurets mouchetés, portant notamment sur le projet de François Hollande de revenir sur la retraite à 60 ans - en contradiction avec d’anciennes déclarations que l’UMP ressort ad nauseam, Audrey Pulvar précisant que cela ne s’appliquerait qu’aux personnes ayant cotisé le nombre de trimestres nécessaires en ayant commençé à travailler très jeune.

Autre pomme de discorde : l’embauche de personnel dans l’Education nationale - des salaires pendant 40 ans, plus le montant correspondant des retraites, impossible à supporter pour le budget de l’Etat auquel a au contraire été appliquée la - funeste ! - « Révision générale des politiques publiques » - RGPP dont devraient s’inspirer les collectivités locales dirigées par les socialistes. Copé prétendant que les heures supplémentaires ne présentaient nullement le même désavantage budgétaire que les embauches.

Audrey Pulvar faisant remarquer que Claude Guéant lors d’un récent déplacement à Marseille où sévit une insécurité chronique et particulièrement sanglante préconisait l’embauche de policiers auxiliaires. Ou la précarité, mode d’emploi.

Sur ce, Jean-François Copé rendit (provisoirement) les armes : « on sait bien qu'on va pas se convaincre l'un et l'autre »… Avant d’être atteint par l’estocade « On ne passera pas non plus nos vacances avec Ziad Takkiedine, ça, c'est clair »… surprise de Copé « C’est quoi ça ? » et Audrey Pulvar de préciser : « Vous connaissez l'expression on ne passera pas nos vacances ensemble. Moi, je vous dis qu'on ne barbotera pas dans la piscine de Ziad Takieddine ensemble, ça, c'est clair ».

Je précise pour les personnes qui n’auraient pas suivi tout le film que selon notamment les « dossiers Takieddine » de Médiapart, Jean-François Copé est - avec un certain nombre de caciques de l’UMP et/ou d’amis de Sarkozy et celui-ci en personne - suspecté y compris par les policiers qui enquêtent sur le sujet d’avoir bénéficié de nombreux avantages (voyages, frais d’hôtels, invitation sur le yacht ou dans la luxueuse villa du richissime intermédiaire par ailleurs suspecté d’avoir bénéficié des commissions du Karachigate. Photos où l’on voyait notamment Jean-François Copé dans la piscine de Takieddine

Jean-François Copé retrouva l’usage de la parole pour se lancer dans une diatribe contre Audrey Pulvar, lui répliquant « Je suis persuadé que vous avez su, quand vous avez reçu M. Valls ou M. Moscovici, trouver des plaisanteries d'aussi bon goût pour leur parler du financement du Parti socialiste dans les Bouches-du-Rhône et dans le Nord-Pas-de-Calais ». Comme s’ils étaient forcément responsable personnellement des « affaires » - que je condamne vivement - qui sont imputables aux responsables des fédérations socialistes concernées.

D’ailleurs très mauvaise pioche, s’agissant des Bouches-du-Rhône puisque Audrey Pulvar est la compagne d’Arnaud Montebourg qui ne cessa de dénoncer la gestion de Guérini à Marseille et au Conseil général des Bouches-du-Rhône, allant jusqu’à menacer de démissionner du PS si les choses n’étaient pas prises en mains par la direction et notamment Martine Aubry (faisant également la pluie et le beau temps dans la fédération du Nord-Pas-de-Calais…).

Quant à Pierre Moscovici, Audrey Pulvar n’eut guère de mal à lui rétorquer - non sans raison car elle le poussa dans ses retranchements s’agissant de la ratification notamment du traité d’Amsterdam qui ne fut jamais soumis à référendum - « je crois qu'il a un assez mauvais souvenir de son passage à On n'est pas couché».

Sur ce, je tire ma révérence car précisément, l’heure plus que tardive, la fatigue et l’absence de sommeil depuis quasi un tour d’horloge m’incitent à « aller me coucher ». Comme le disait naguère Lucien Jeunesse dans le jeu des Milles francs : « A demain, si vous le voulez bien ».


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