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100 livres en 100 semaines (#52) – The Shallows : What the Internet is Doing to Our Brains

Par Epicure

100 livres en 100 semaines (#52) – The Shallows : What the Internet is Doing to Our BrainsNicholas Carr est un intellectuel. Il a été éditeur exécutif du Harvard Business Review et conseiller pour Encyclopedia Britannica. Il possède une Maîtrise en American Literature and Language de Harvard. On l’imagine facilement la tête plongée dans 2 ou 3 livres à la fois pendant des heures ou en train de rédiger plusieurs pages d’un futur essai.

Ben non. Pas depuis une dizaine d’années en tout cas. Nicholas Carr a en effet remarqué d’importants changements dans ses habitudes de consommation d’information : alors qu’il adorait auparavant « se perdre »  dans de longs articles de magazines ou des livres de plus de 1000 pages, il commence à penser à sa liste d’épicerie ou à son horaire de la soirée après quelques paragraphes à peine d’un article ou quelques pages d’un livre. Sa capacité d’absorption et de mémorisation en ont pris un solide coup. Comme il le dit si bien :

Once I was a scuba diver in the sea of words. Now I zip along the surface like a guy on a Jet Ski.

L’auteur s’est sérieusement penché sur le « cas » Internet, au point de carrément poser en 2008 la question « Is Google Making Us Stupid? » dans The Atlantic, question qui a provoqué un mini raz-de-marée dans les forums, virtuels et réels. Sa théorie : les mécanismes du cerveau humain se renouvèlent sans cesse pour s’adapter aux médiums d’information du moment. Par conséquent, la facilité et la rapidité d’accès à l’information que procure Internet nous transforme graduellement en des êtres intellectuellement paresseux qui s’intéressent davantage au volume qu’à la substance. J’arrondis beaucoup les coins mais bon, vous avez l’essentiel.

Cet article est en fait la prémisse de The Shallows : What the Internet is Doing to Our Brains. Carr développe sa théorie en démontrant tout d’abord les changements de mentalité qu’ont entraîné à travers l’histoire l’adoption de différents modes de transmission de l’information : l’alphabet, les cartes géographiques, l’imprimerie, l’ordinateur, etc. Ensuite, il applique l’approche neuroscientifique pour expliquer les impacts d’Internet sur notre cerveau. L’auteur appuie tellement bien ses hypothèses qu’il est difficile de ne pas y adhérer.

Le livre a été en nomination pour le Pulitzer l’an dernier. Les honneurs sont mérités. L’étude est hyper intéressante et, que l’on soit d’accord ou non avec l’argumentaire, on ne peut douter du sérieux de l’approche. Un des très bons livres que j’ai lus cette année.


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