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On ne joue pas avec la Maison Blanche

Publié le 21 février 2008 par Playtime

Deux candidats démocrates au coude à coude. Un duel final haletant, annoncé pour la fin de l'année 2008. N'a-t-on pas là les ingrédients pour un excellent jeu vidéo ? Pourtant, en consultant le catalogue des productions récentes, personne ne s'est risqué à sortir un jeu sur la campagne présidentielle américaine. Comment comprendre qu'aucun créateur, ni même quelque zélé responsable marketing, n'ait eu l'envie d'exploiter une telle opportunité ?

"Je me souviens avoir fait une prédiction lors d'un entretien avec un journaliste ", explique Ian Bogost, chroniqueur du site respecté Watercooler Games. " Je prophétisais qu'en 2008, chacun des principaux candidats à la Maison Blanche aurait son jeu dédié, sur la Playstation 3. Je me trompais lourdement. ", poursuit-il.

La campagne américaine de 2004 fut on ne peut moins palpitante, et laissait espérer un meilleur avenir à la production de jeux " engagés ". " Il y avait des jeux, créés par, ou mettant en scène de nombreux candidats de tous les bords ", se rappelle M. Bogost. De fait, Watercooler Games est à l'origine d'un serious game, intitulé "Take back Illinois " , sorte de Sim City à l'échelle d'un Etat américain.

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Qu'en est-il quatre ans plus tard ? Une campagne vidéoludique assez primaire... Le chroniqueur ne recense que deux jeux, de qualité douteuse. "White House Joust ", pâle copie d'un jeu occasionnel déjà sorti en 2004, dont le principe consiste à crever le ballon de son adversaire politique. Le second titre, "Hail to the Pimp", est une parodie assez désolante, où les candidats sont grimés en animaux sauvages. Dans sa déception, le chroniqueur a même oublié un jeu au titre lui aussi évocateur, Presidential Paintball...

Comment comprendre une telle pauvreté de la production dans ce secteur ? " Depuis 2004, la vidéo en ligne et les réseaux sociaux sont devenus les médias essentiels ", analyse l'auteur du Watercooler Games. " Une autre raison est le faible investissement de la communauté politique ", ajoute-t-il.

La problématique politique est-elle donc bannie des jeux vidéo ? Une chose est certaine, les jeux politiquement engagés sont encore très rares. Le média vidéoludique, qui n'en est qu'à son adolescence, a-t-il déjà renoncé à son irrévérence ?

Laurent Checola

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Des mondes virtuels sur PC, aux créations originales des consoles de la nouvelle génération, la rédaction de Playtime parcourt l'univers des jeux vidéo.

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