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NADIA COSTE attend vos questions !

Par Phooka @Phooka_Book

Et c'est parti pour un tome 2 !Pour lire le début de l'interview de Nadia, c'est ICI
NADIA COSTE  attend vos questions !
Et je laisse son texte d'intro car je l'adore !
— Quatrième étage. C’est là.L’ascenseur s’ouvre. Je m’engage dans le couloir sombre, bientôt suivie par les bruissements d’ailes de Cahyl et Sperare. Au sol, les bonds de Glark sont étouffés par l’épaisse moquette rouge. Je caresse les murs, autant pour me guider que par curiosité : ils sont entièrement composés de livres aux reliures de cuir.Nous distinguons bientôt une large porte en bois massif. La plaque « Book en stock » confirme que nous arrivons à destination.— Tu es sûre que c’est une bonne idée, Nadia ? On va te poser des questions sur nous…— Attends, Sperare, de quoi tu as peur ? Que je raconte à tout le monde que c’est un anophèle qui me parle à l’oreille pour m’inspirer ? Personne ne me croira, de toute façon.— Nadia a raison, p’tit moustique. T’as vu les regards qu’on nous a lancés quand on a traversé la rue ? Comme s’ils n’avaient jamais vu de gorderive, par ici…— Tu veux qu’on t’accompagne ? me demande Cahyl en se tordant les mains.— Oh, je crois que je peux me débrouiller toute seule !— Dis, Nadia ?— Oui, Cahyl ?— Elles nous aiment bien, Dup et Phooka ?Je lui souris.— Mais oui ! Sinon, on ne serait pas là !— Moi, ce sont les autres qui m’inquiètent, coasse Glark. J’les connais pas, d’abord. Ils viennent d’où ?— D’un peu partout. C’est ça qui est magique avec Internet. Allez, tout ira bien… rappelez-vous que c’est mon Monde, ici. Pas le vôtre.— Tu en as pour longtemps ?— Un mois.— Tant que ça ?! Qu’est-ce qu’on va faire, nous, pendant ce temps ?— Ben, vous n’avez qu’à aller faire un tour, même vivre une nouvelle aventure si vous voulez ! Et puis vous me raconterez tout ça quand j’aurais terminé. Je vous rappelle qu’on a un tome 4 à préparer.— Pfff, c’est encore nous qui faisons tout le travail pendant que Madame papote avec des blogueuses.Je lève les yeux au ciel. Si mes personnages ne se montrent pas plus coopératifs, je devrais peut-être songer à les remplacer…— C’est bon, c’est bon, maugrée Cahyl, qui a perçu ma pensée. Mais ne dis pas trop de bêtises, d’accord ?— Je vais essayer. Allez, j’y vais, elles vont s’impatienter.Tandis que je frappe à la porte, Cahyl, Glark et Sperare se faufilent dans l’ascenseur. Je respire profondément et tourne la poignée.C’est parti !

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Tortoise :Bonjour Nadia, et merci à vous et à Bookenstock denous offrir ce mois spécial!
C'est déjà très intéressant, comme toujours!
Comme Olya, cette intro m'a redonné une furieuse envie de me jeter sur le tome2 au plus vite :p
Je vois que tu sembles écrire sur ordinateur et que tu carbures au thé: peux-tunous en dire un peu plus sur la manière dont tu écris? Est-ce que tu as desrituels, des heures bien précises, une organisation ou une particulière? 
Nadia :Pour la petite anecdote, j’ai écrit les quatre tomes desfedeylins d’abord à la main ! (Alors que, pour toutes mes autreshistoires, je peux me lancer directement sur ordinateur). En réfléchissant unpeu, je pense que c’est parce que leur monde n’est pas technologiquement assezavancé ^^Sinon, j’écris en général entre 21 h et 23 h. J’ai appris àme mettre à écrire à la minute où mes enfants sont couchés, donc je n’ai pas derituel spécial pour me mettre dans l’ambiance. Lorsque j’étais en congéparental pour mon deuxième enfant (et qu’il faisait encore beaucoup desiestes), j’arrivais à écrire jusqu’à 6 h par jour ! Par contre, je levais mon stylo à la minute où il seréveillait, que ce soit au milieu d’une phrase… ou même d’un mot ! Ducoup, mon cerveau est habitué à cette gymnastique, et j’arrive à replonger dansle texte facilement, sans période d’adaptation du type « bon, où enétions-nous ? »Sinon, je prends l’écriture comme un vrai travail, avec seshoraires et ses contraintes (même si, souvent, l’envie de s’écrouler devant latélé en famille se fait forte, je résiste… ou je me fais aider pour résister àla tentation – bon, je suis humaine, je craque tout de même parfois). J’ai faitdes doubles (triples ?) journées pendant au moins 6 ans…
Dup :Moi je vais faire mon indiscrète dès maintenant, carma question rejoint un peu celle de Tortoise : Est-ce-que vous avez ou aviez,un métier à côté, dit "alimentaire"? J'imagine bien pour l'instant quela nombreuse couvée de larveylins suffit amplement à vous occuper, mais je suiscurieuse, étant passée par la même étape :)) Nadia :Eh oui, j’ai aussi un travail-qui-fait-manger ! Lorsqueje suis entrée dans la vie active, j’avais deux choix de carrière possibles.L’une avec des horaires de folie, mais des possibilités d’évolution et lesalaire qui va avec… j’ai choisi l’autre, peut-être moins épanouissante, maisavec des horaires qui me permettent de m’occuper de mes enfants et de mesbouquins !Mon métier exact est « Technicienne des opérationsbancaires » dans une filiale d’une banque. Oui, je sais, tout de suite, çafait rêver ^^Bref, avec l’arrivée de mon troisième enfant, je vaispouvoir prendre un nouveau congé parental et me contenter de doubles journées :les enfants d’un côté, les livres de l’autre ! Avec un peu de chance,d’ici quelques mois, je pourrais retrouver mon rythme de 6 h par jour !
Olya : Merci pour vos réponses Nadia :) Oh ! Nous avons lesmêmes goûts. Forcément, Robin Hobb, comment ne pas l'apprécier :) Et puis j'aidécouvert Greg Keyes avec Le Royaume d'épine et d'os (j'en suis au tome 3, ilfaudrait que je continue cette série un jour ou l'autre !). Nadia :N’hésitezpas à lire aussi Les élus du Changelin, il n’y a que deux tomes, et j’ai beaucoupaimé. Presque plus que les Royaumes d’épines et d’os ^^Olya :J'ai une autre petite question ! Que pensez vous deschats ?! Ahhh, le chat et la lecture, le chat et les écrivains, le chat et leslecteurs. Mais vous, qu'en est il réellement ? Est ce que vous avez un chat ?Etes vous attirée par les félins ? Et sinon, ne soyons pas sectaires, peut-êtreêtes vous attirée par d'autres animaux (les amphibiens peut être ? :D). Nadia :Ah ! Excellente question ! J’aime les chats. J’aivécu presque toute ma vie avec un ou deux chats chez moi. D’ailleurs, j’ai uneanecdote à ce sujet (et je vais encore placer Robin Hobb ^^).Donc, comme on l’a compris, je suis une fan absolue de RobinHobb. J’ai découvert un jour l’une de ses nouvelles qui s’appelle « How Ibecame a famous writer (a true story) » où elle explique comment elle arecueilli un chat qui lui a dit, grosso modo, que si elle le sauvait, il feraitd’elle un écrivain célèbre (cette nouvelle était lisible en ligne il y aquelques années). Le chat efface ses textes sur son ordi, salit les feuillesqui s’impriment, etc, pour l’obliger à recommencer encore et encore. Quand elleet le chat sont satisfaits, le chat appose une trace de patte sur le manuscrit« pour le chat de l’éditeur » (parce que c’est lui qui décide, enfait).Lorsque j’ai lu cette nouvelle, mes démarches éditoriales nedonnaient rien. Mon chat était une crapule, plus proche d’un wookie que d’unepeluche (s’il venait sur nos genoux – ce qu’il faisait rarement – et qu’onavait le malheur de le caresser : il partait !). Je n’ai jamais vu unchat aussi peu câlin. Pour couronner le tout, il était parfois agressif… Bref,ce n’était pas un gentil chat (mais c’était mon chat, alors je l’aimais quandmême).J’ai rencontré Robin Hobb à Paris en 2007 lors d’une séancede dédicaces. Je lui ai dit que j’écrivais mais que mon chat ne voulait pas queje sois un écrivain célèbre ^^. Elle m’a donné un conseil en riant :« feed the cat ». C’était donc ça le secret !!!Sauf que mon abruti de chat n’avait rien trouvé de mieux ques’abîmer le foie en buvant l’eau d’un vase quelques années plus tôt, et qu’ilétait soumis à un régime strict de croquettes de véto. Bref, l’astuce de RobinHobb ne pouvait pas fonctionner avec lui...Mon chat est mort début janvier 2010. Mon éditeur m’acontacté quinze jours après.Quelque temps plus tard, j’y ai repensé et je me suis dit« alors c’était donc vrai ! Ce chat ne voulait pas que je soispubliée ! », la coïncidence était troublante ^^Je crois que j’ai failli éclater de rire le jour où j’airencontré le chat de mon éditeur : « alors, c’est toi qui a acceptéles fedeylins ! »Aujourd’hui, mon chat me manque. Je n’aurais pas imaginépouvoir tenir plus d’une semaine sans chat chez moi, et pourtant, ça fait déjàdeux ans. Heureusement, je sais que ce n’est que temporaire (avec l’arrivée dubébé, c’était plus raisonnable d’attendre avant d’en reprendre un).Pourvu que le prochain chat soit plus coopératif !
Thalie : Bonjour Nadia,
Je suis contente que ce mois vous soit consacré et encore plus heureuse d'avoirété choisie pour lire le tome 3 (que je trouve très bon pour l'instant^^). Jevous remercie vraiment pour ce que vous apportez à la littérature jeunesse.Vous nous proposez quelque chose d'inédit, de poétique et de tendre. Le mondedes Fedeylins est incroyable!
Vous pouvez compter sur moi pour faire du bruit et en parler autour de moi entout cas.
Je souhaiterais comme Tortoise savoir comment vous vous organisez pour écrire.Suivez-vous un plan établi ou bien fonctionnez-vous davantage à l'instinct?Peut-être un mélange des deux? (ce que je fais pour ma part lorsque j'écris)
Merci d'avance pour votre réponse et bonne soirée à tous 
Nadia :Que de compliments ! Merci ! (et, au passage,merci à tous pour vos questions !).Alors de manière concrète, je suis une psychopathe de latrame détaillée. C'est-à-dire que lors de la préparation du roman, je posetoute l’histoire en résumant chaque chapitre en une phrase. J’ai donc uneossature relativement solide qui me sert de base. C’est là que je vois, parexemple, combien de tomes il me faudra !Ensuite, je détaille chaque chapitre en 4 ou 5 points (çapeut être des scènes précises, ou des éléments plus flous du type « iltrouve une solution »). Je sais que le chapitre va commencer par un pointA et qu’il va se terminer par un point B. Par contre, le chemin pour aller del’un à l’autre est plus libre au cours de l’écriture (il faut parfois réajustela trame, d’ailleurs : des chapitres s’allongent et se dédoublent,d’autres sont finalement plus courts que prévu… il faut rééquilibrer).Je dis souvent que je n’attends pas que l’inspiration metombe dessus (sinon, je peux attendre longtemps !) : je vais lachercher. C’est aussi pour ça que le fait d’avoir des horaires fixes m’aide. Ens’y mettant un peu tous les jours, ça avance forcément. Et, comme je sais queje n’écris pas de premier jet parfait, parfois je préfère écrire mal que ne pasécrire du tout (de toute façon, ce sera corrigé et recorrigé, autantavancer !). Ça évite de bloquer des jours sur un passage.Ma phase de préparation (avec les recherches) peut donc êtreassez longue. Je ne me lance dans la rédaction pure que lorsque je suis sûre desavoir très exactement où je vais.L’année dernière, j’ai testé la méthode « desflocons » : on part d’une seule phrase qui résume le roman, puis ondéveloppe petit à petit l’histoire et les personnages, comme des ramificationsautour du noyau dur. Je couple cette nouvelle méthode avec mes tramesdétaillées pour ne pas perdre mes repères. Je suis plutôt satisfaite, pourl’instant, mais je ne l’ai appliquée que sur des textes beaucoup plus courtsque les fedeylins.

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