Magazine Culture

Petit éloge de la douceur

Par Mathylde

Petit éloge de la douceurJe l’avoue, j’ai d’abord remarqué ce petit livre grâce à sa couverture douce et sucrée… Après la déception du Petit éloge de la haine, j’espérais me réconcilier avec cette collection et la dégustation vision des  chamallows était une bonne introduction à ma lecture !

Stéphane Audeguy (dont le roman Fils unique lu il y a quelques années m’avait beaucoup marquée) réalise un abécédaire de la douceur. Je n’aime pas trop cette forme car elle ne permet pas de développer suffisamment les idées présentées. Mais, elle a l’avantage de permettre une lecture plus rapide et plus décousue…

Les mots choisis ne sont pas forcément ceux que l’on rattache habituellement à l’idée de la douceur, cette force de la minorité. Par exemple, l’auteur explique que le langage a une fonction protectrice. L’homme qui ne pourrait en user serait voué à la disparition. Dans un tout autre registre, il revient sur le cas des dos d’ânes, ces ralentisseurs qui font pester les automobilistes quand il y en a plusieurs à la suite… Effectivement, ils sont le moyen de nous forcer à ralentir sans avoir recours à une répression brutale. L’éloge de la douceur devient même l’éloge des SMS (service des messages succints), qui “succèdent aux mots doux, aux billets, aux télégrammes.” et dont le destinataire peut choisir de différer la lecture.

On trouve tout de même des termes attendus : les vertus de la clémence et de la tempérance, les dolci italiens… La cuisine est d’ailleurs fortement représentée dans ce petit ouvrage car elle est “l’art des délicatesses et son lieu“. J’ai par exemple appris que les Wagyu, les boeufs de Kobé, donnent la viande la plus fine qui soit car les bêtes sont traitées avec la plus grande douceur. Quant au sucre, son statut est devenu ambivalent depuis quelques décennies. En effet, si en 1800 on en consommait en moyenne 2 kilos par année et par personne, aujourd’hui c’est 35 kilos que nous ingurgitons ! Et cette douceur, dont raffolent apparemment toutes les civilisations, devient donc une violence pour l’Homme…  Mais peut-être avons-nous des excuses… il paraît que le liquide amniotique serait sucré !

J’ai également aimé l’évocation de Jean de la Fontaine, l’écrivain de la douceur, qui nous incite à nous méfier de la violence dans la moralité de Phébus et Borée car “plus fait douceur que violence”!

Enfin, si vous lisez ce petit éloge, vous apprendrez ce qui était appelé, à l’époque médiévale, les “doulcettes” dans l’anatomie masculine !



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mathylde 32 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines