A qui profite la peur du rouge ?

« Incroyable poussée, devancer le FN
Et son petit commerce de rancœur et de haine
L’idée je vous l’avoue ne m’attristerait pas
La nouvelle serait réjouissante pour moi »

F. Morel

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A qui faisons nous donc si peur, pour qu’il nous soit donné d’assister à une telle levée de boucliers, à gauche, à droite et au centre ? Quels sont les intérêts supérieurs de la nation que nous dérangerions si fortement, dites moi ? je crains de ne comprendre que trop bien : les tenants de l’ordre établi, qui ont tout à gagner au statu quo. Quand bien même il nous conduit au désastre social…

Les militants et sympathisants du Front de Gauche seraient-ils soudain devenus à leur insu de dangereux terroristes ? Autrefois, dans ma bouche ou sous mes doigts, ces mots auraient pu contenir un rien de provocation et d’ironie non dénuée d’humour subversif. Aujourd’hui, quand je vois ce que je vois, que j’entends ce que je n’écoute pas et que je lis ce que je ne voudrais pas, je me pose clairement et distinctement la question. Et vous invite à la partager avec moi, sous différents angles de vue…

D’abord, la manière méprisante et méprisable dont on traite, dans les journaux, sur les plateaux de télé, les sites « d’information » et dans les propos de certaines personnalités politiques de gauche comme de droite (voir d’extrême-droite tendance Occident) du cas Mélenchon, dont il faudrait voir à ne pas oublier qu’il ne représente pas que lui seul (il se bat contre ça) mais un mouvement pluriel : le Front de Gauche, cristallisation de plusieurs partis véritablement à gauche, c’est à dire non libéraux. Entre les unes de journaux pourries, les réflexions de ce niveau là ( merde, j’ai lâché un Collomb), ou le mépris effarant du seul sénateur vert de l’histoire de France, voilà qui commence à faire lourd.

(Copie écran, le Parisien, 6.04.2012 (merci à @AlainFaradji sur Twitter)

Sans parler de l’attaque en règle, hier, au même moment où le hargneux en fin de règne sortait son programme effectivement juste bon pour un secrétaire d’état… Je veux parler de celle sur le chiffrage prétendument « faramineux » de notre programme, là où le comparatif avec d’autres serait instructif, mais ne tiendrait cependant nullement compte du coût humain, désastreux, inchiffrable, et pourtant à considérer sérieusement si l’on se veut de gauche… Les dégâts humains du libéralisme sont quant à eux en effet bien réels. Et tragiques.

Dernière observation : au moment précis où l’on assiste à la banalisation du mal, au triomphe effarant du racisme, de la xénophobie, et de cette répugnante islamophobie rampante (ou pas) qui ne dit jamais son nom mais qu’on reconnaît à mille lieues, au moment précis où l’on banalise à outrance le Front National au point qu’un événement comme celui-ci ne fasse que quelques entrefilets dans la presse alors qu’il y a quelques années il aurait provoqué un choc profond, ce qui en dit long sur l’état de notre démocratie. Pourquoi pensez-vous que tout ce que la France compte de petits fachos tente de nous prendre en embuscade, quitte à se faire d’une police sarkozyste aux ordres une alliée, et ne pas hésiter à travestir la réalité… si nous n’étions pas un ennemi vraiment sérieux , comme jamais ils n’en ont eu à affronter, d’où leur rage et leurs coups tordus?

Nous voir davantage méprisés, insultés, calomniés, et ridiculisés que ces gens là, et cela dans toutes nos composantes, en n’hésitant surtout pas à répandre des rumeurs de caniveau, que ce n’est le cas du si peu démocrate Front National, quand ce n’est pas pour nous amalgamer en nous jetant dans le même sac en une phrase vide d’argument qui ne fait appel qu’au sensationnel, voilà qui m’est non seulement étrange, mais insupportable. Car je (nous) nous sommes pour beaucoup battus pour justement davantage de démocratie, et contre le fascisme, qu’il soit bleu, blanc, rouge, noir, vert, jaune …. Qu’importe. La bête aux mille visages et toujours aussi insupportable, et nécessite de tous temps la même vigilance….

Aussi, ne vous trompez pas d’ennemi : nous sommes les fers de lance d’une force nouvelle et non pas d’appoint, mais de combat. Nous sommes tous, à notre modeste nouveau (et ensemble, nous sommes plus forts!) des combattants aux avant-postes du front des libertés fondamentales, et vos ennemis sont aussi les nôtres.

Nous nous battons tous ensemble pour défendre nos libertés : liberté d’expression, à ne pas confondre avec celle de calomnier et d’insulter nos droits fondamentaux, comme le respect de chacun, comme s’en prévalent étrangement si volontiers les militants du FN et autres fascistes xénophobes… Liberté du bien vivre ensemble, ainsi que toutes celles qui conditionnent la dignité humaine : emploi, logement, culture, santé, lutte contre les discriminations, écologie et féminisme… Quand ce n’est pas tout cela à la fois ! Et aussi libertés sur le Net. Nous sommes nombreux issus de la société civile et d’un tissu associatif autrefois plus riche à avoir nos champs de compétence particuliers, au service d’une grande et noble cause, qu’il est injuste de mépriser, en regard du service rendu à la société par les un(e)s et les autres.

Nous insulter, nous calomnier, nous mépriser, c’est cracher sur ce que notre pays a de plus cher : Liberté, Égalité, Fraternité…. et République.

Vive la 6ème !

 .

(Bonjour Messieurs Mesdames Bonjour Bruno Duvic
Il est l’heure en effet de lire ma chronique…)

Voici qu’est revenu en campagne de France
Phénomène inouï le temps de l’éloquence
On l’avait oubliée la voilà revenue
La parole exprimée des mineurs des canuts
Celle qui chantait fort des petits des modestes
Les revendications la rage manifeste
Voilà qu’en plein meeting on entendit les mots
D’un poète français nommé Victor Hugo

Monsieur Victor Hugo c’est à peine croyable
Ecrivit un roman nommé « Les misérables »
Si vous ne l’avez lu, lisez le livre en poche
Pour Jean Valjean Fantine et Cosette et Gavroche
C’est un livre d’amour un roman populaire
Qui parle de la vie du monde prolétaire
C’est aussi voyez vous un plaidoyer social
Mais qui n’oublie jamais de parler d’idéal

Comme un diable surgi dans la monotonie
Comme un soir de printemps, une douce embellie
Voici revigoré l’antique PCF
Qui depuis des années ne vivait que sous perf
Voici des ouvriers qui reparlent d’espoir
Voici qu’est évoqué à nouveau le grand soir
Voici que l’espérance aujourd’hui a un nom
Un prénom et la voix de Jean-Luc Mélenchon

Ils ne sont pas nombreux aujourd’hui les tribuns
Il sera celui là s’il doit n’en rester qu’un
Le dernier mohican le dernier utopiste
Le laïque intégral l’ultime socialiste
Il fut on s’en souvient grand Mitterrandolâtre
Fabiusien Rocardien Jospinien acariâtre
Il fut même je crois du genre Emmanuelliste
Mais je ne dis pas tout car trop longue est la liste

Marie-Georges Buffet a les yeux de Chimène
Pour cet homme qui vient avec son oxygène
Réanimer la flamme et redonner confiance
A son parti qu’on vit en pleine déchéance

On peut trouver parfois qu’il en fait un peu trop
Qu’un peu trop volontiers il fait son numéro
N’étant pas je l’avoue fort en économie
Je me garderai bien de juger ses avis
Sur l’emprunt sur la dette et le pouvoir d’achat
Faudra t il rembourser les banquiers ou bien pas ?
Quand il veut envoyer au gibet à la corde
Tous ses contradicteurs c’est un peu monocorde

Il est assez souvent dans la caricature
Dans l’excès il est vrai et dans la démesure
Il fut leader trotskiste jadis à Besançon
Sénateur de l’Essonne, militant pour le « non »
Il fut en d’autres temps vous ne le nierez pas
Un révolutionnaire en chaussons au Sénat
Mais aujourd’hui voilà que les sondages donnent
De très bons résultats qui tout le monde étonne
Pour ce compétiteur qui au commencement
Pesait peu, crédité d’à peine trois pour cent
« Les sondages se trompent les sondages se plantent »
S’égosille Le Pen qui est très mécontente
Cet homme qui naquit lors d’un referendum
Pourrait bien devenir demain le troisième homme
Oui on dit aujourd’hui que cet être loquace
Peut être au premier tour à la troisième place
Incroyable poussée, devancer le FN
Et son petit commerce de rancœur et de haine
L’idée je vous l’avoue ne m’attristerait pas
La nouvelle serait réjouissante pour moi

Je ne sais qui demain sera le bon pilote
Je ne vous dirai pas pour qui ira mon vote
Mais c’est plutôt je crois une bonne nouvelle
Que soient mises en valeur les idées fraternelles
Quand on cite ses vers on ne peut avoir tort
Je parle de l’auteur Hugo prénom Victor.