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Kontact sonores 2012, électro tous azimuts

Publié le 06 avril 2012 par Desartsonnants

KONTACT SONORES 2012

SOIRÉE ELECTRO REBOTINI-ZANESI

Le 05 avril

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Arnaud Rebotini

ÉLECTRO TOUS AZIMUTS

Deux cartes blanches à Kontacts sonores, deux invités qui évoluent apparemment dans des shères musicales bien différentes, l'un plutôt tendance scène  électro, l'autre studio électroacoustique du Groupe de recherche Musicale.

Cependant, c'est un amour commun du beau son qui les fait se rencontrer et créer ensemble une bande-son qui servira, une fois n'est pas coutume, de support au film de Laurent Chanez "Monster 600".

C'est donc ici la musique qui a enclenché l'image, laquelle a d'ailleurs laissé aux sons de belles plages de noirs, ou de blancs, où elle s'effaçait complètement pour laisser place à l'œuvre de Rebotini/Zanesi.

C'est d'ailleurs par la diffusion de ce film que débuta la soirée.

C'est ensuite au tour de Christian Zanesi d'enchaîner un set où il nous montre sa maîtrise de la chose sonore, où chaque sonorité, travaillée avec la minutie d'un orfèvre sculpant d'infimes matières, prend tout naturellement sa place dans un flux sonore embarquant l'oreille dans un beau voyage acousmatique;

Puis c'est au tour de Arnaud Rebotini, aux commandes de ses multiples machines, synthés, boites à rythmes analogiques de nous entrainer dans un trip oscillant entre nappes minimalistes et rythmique  techno, toutefois assez discrète. Avec les gestes d'un instrumentiste chef d'orchestre, Laurent dompte les sons, et donne forme à une composition musicale qui en déroutera parfois quelqu'uns par son côté insaisissable, ni franchement dance, ni franchement électroacoustique. C'est d'ailleurs cette perméabilité entre des genres somme toute pas si étrangers l'un à l'autre qui fait, à mon sens, l'intérêt de cette partie du travail de Arnaud Rebotini, moins connue que ses prestations plus électro dance.

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Christian Zanési

Workshops

Pour mieux encore apprécier à leur juste valeur les œuvres de ce concert, il est préférable d'avoir assister aux workshops de l'après-midi, donnés respectivement par les deux artistes. On peut dire, dans un cas comme dans l'autre, que l'amour du beau son, et la façon de le travailler, de le composer, de le partager, sera au cœur du débat, même si les façons d'expliquer leurs démarches sont toutes deux assez singulières.

Laurent Rebotini choisit de montrer, gestes et sons à l'appui, comment une batterie de beelles machines analogiques, pour la plupart vintages, peuvent constituer un orchestre des plus coloré.

Ici, en comparaison avec le travail en émulation (timbres de synthèse) que l'on peut effectuer via un Laptop, Laurent nous montre la puissance du geste, du potentiomètre à la pédale d'effets, l'engagement, son engagement corporel communicatif. Le fait de véritablement jouer une série d'instruments-machines, avec les ergonomie spécifiques, leurs branchement en réseau, outre le fait de manier du "gros son" analogique, contribue certainement à générer des formes et des couleurs musicales qu'une émulation plus centralisée par l'ordinateur ne favoriserait cetainement pas de la même façon.

Quand au workshop de Christian Zanési, il nous a rappelé quelques valeurs humaines, vues au travers le prisme d'un compositeur. Question de sujet, quel est le déclencheur d'un projet, d'une musique, de sa mise en scène, en espace, des rapports sociaux ou de l'engagement humain inhérent ?

Question de forme, comment la construction d'une œuvre se structure t-elle, entre réflexion initiale et aléas liés à l'avancement du  travail, de ses rencontres, états d'âme ?

Question magie, qu'elle est la part d'incontrôlé, d'intime, d'inexplicable qui dépasse toute préméditation, qui fait qu'une œuvre est unique, qu'elle dégage une énergie et une fascination qui en fait justement... Une œuvre à part entière.

Et  l'homme compositeur, où créateur au sens large, avec ses doutes, ses erreurs, ses impasses, ses changements de direction, ses errements et ses solutions, l'humain tout à la fois décidé et fragile, résolu et questionneur...

Christian Zanési nous replonge dans nos propres questions, esthétiques autant qu'haumaines, avec une belle verve et une sipmplicité communicative, et dans un exposé illustré de moult exemples significatifs  tirés de l'histoire des arts, de faits d'actualité et de son propre parcours.

Un beau moment  de vie qui éclaire le concert du soir, et que l'on écoutera forcément plus de la même oreille, ni avec la même attention.

Kontact SonoresS


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