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Le Vendredi Saint : une date pour la foi et pour l’art

Par Oratoirenotredamedefatima @nd_fatima

Nous commémorons aujourd’hui la passion du Christ, son supplice et son exécution, plus connue sous le nom de Crucifixion. L’office solennel catholique, appelé « messe des Présanctifiés », fait partie du Temps de la Passion de l’année liturgique et a la structure d’une messe, à savoir trois lectures, la prière universelle, l’adoration ou la vénération de la Croix (pour les catholiques romains, une procession en quatorze stations commémorant chaque scène conduisant à la crucifixion Via crucis) au lieu du sacrifice eucha­ristique et la communion avec des hosties consacrées la veille à la messe du soir.

Ce sont ces quatorze étapes que nous vous proposons de redécouvrir aujourd’hui sous le prisme artistique, la Passion de Notre Seigneur ayant inspiré les plus grands peintres européens au cours des siècles.

1. Jésus est condamné à être crucifié par Ponce Pilate

Tout le monde connait la fameuse expression « s’en laver les mains ». Cette expression fait référence au comportement de Ponce Pilate alors que les juifs avaient conduit Jésus devant lui, le présentant comme un rebelle très dangereux. Ils lui auraient alors demandé de le juger et de le condamner à mort. Après l’avoir interrogé, Pilate ne vit aucune raison de le condamner. Or, à cette époque, la coutume voulait qu’on libère un prisonnier à l’occasion de Pâques. Pilate pensa alors à Barabbas, un détenu qu’on lui avait présenté comme un meurtrier. Il eut l’idée de demander à la foule qui elle préférait libérer, pensant que celle-ci opterait pour Jésus plutôt que pour un criminel. Pourtant, le peuple choisit de libérer Barabbas, réclamant toujours la condamnation à mort de Jésus. Alors Pilate, voyant qu’il allait provoquer une émeute, abandonna Jésus à la foule, se lava les mains devant celle-ci et déclara : « Je suis innocent du sang de ce juste, vous, vous y aviserez »

Le Vendredi Saint : une date pour la foi et pour l’art

Ponce Pilate se lavant les mains, extrait de la fameuse Maestà de Duccio di Buoninsegna. Détrempe sur bois de 214 x 412 cm, peinte pour la cathédrale de Sienne. Initialement, elle était portée en procession dans les rues de Sienne lors de cérémonies religieuses. La Maestà est une composition grandiose peinte des deux côtés, que les vicissitudes historiques ont privée de son cadre et de quelques parties secondaires. Ce remarquable polyptyque, salué comme un chef-d'œuvre et comme le symbole même de la cité de Sienne, constitue un jalon essentiel dans l'évolution de la peinture, issue de la tradition byzantine, vers un art visuel plus descriptif.

2. Jésus est chargé de sa Croix

Après avoir été moqué, flagellé et torturé par la soldatesque, Jésus subira le châtiment prévu dans l’empire romain pour les esclaves fugitifs de l’empire: ceux qui ne comptent pour rien sont exposés sur une croix jusqu’à ce que mort s’ensuive, par asphyxie. C’est l’exécution selon le droit romain, et non le droit juif (lapidation).

Jésus portera l’instrument de son supplice. Les premiers chrétiens se souviendront des paroles du prophète Isaïe: « Méprisé, homme des douleurs, il n’avait plus rien d’humain. En fait ce sont nos souffrances qu’il a portées, nos douleurs qu’il a supportées. Et nous, nous l’estimions touché, frappé par Dieu et humilié ! Mais lui, il était déshonoré à cause de nos révoltes, broyé à cause de nos perversités ! » Isaïe 53

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Le Vendredi Saint : une date pour la foi et pour l’art
 

3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix

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Le Dominiquin (Domenico Zampieri), La Montée au Calvaire, vers 1610

4. Jésus rencontre sa mère

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Oeuvre de Jean-Georges Cornélius. Élève de Gustave Moreau, puis de Luc-Olivier Merson, il a réalisé une peinture à la fois mystique et allégorique. Il sera profondément marqué par sa conversion au catholicisme en 1931.

« Or près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. » Évangile selon saint Jean 19, 25

5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix

« En sortant, ils trouvèrent un homme de Cyrène du nom de Simon, et le requirent pour porter sa croix. » (Matthieu)

« Ils requièrent pour prendre sa croix un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus.» (Marc)

« Comme ils l’emmenaient, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. » (Luc)

Le Vendredi Saint : une date pour la foi et pour l’art

Jérôme Bosch, Jésus portant sa Croix, XVe siècle

6. Sainte Véronique essuie le visage de Jésus

Véronique est une femme pieuse de Jérusalem qui, poussée par la compassion lorsque Jésus-Christ portait sa croix au Golgotha, lui a donné son voile pour qu’il pût essuyer son front. Jésus accepta et, après s’en être servi, le lui rendit avec l’image de son visage qui s’y était miraculeusement imprimé. L’iconographie chrétienne représente traditionnellement Véronique tenant un tissu où s’est imprimé le visage de Jésus.

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Frans Francken le Jeune, Le Voile de sainte Véronique pendant la montée au Calvaire, 1622

7. Jésus tombe pour la deuxième fois

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Chemin de Croix, École de Venise – XVIIIe siècle Cathédrale - Padoue

8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent

« Le peuple, en grande foule, le suivait,
ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus.
Il se retourna et leur dit:
« Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi !
Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants !
Voici des jours où l’on dira:
« Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté,
celles qui n’ont pas allaité ! »
Alors on dira aux montagnes:
« Tombez sur nous », et aux collines: « Cachez-nous ».
Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec » ? »
Évangile selon saint Luc 23,27-31

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Fredrich Overbeck : aquarelle sur carton. Musées du Vatican

9. Jésus tombe pour la troisième fois

Le Vendredi Saint : une date pour la foi et pour l’art

Martin Schongauer, Le portement de la croix, gravure. Musée d’Unterlinden, Colmar.

10. Jésus est dépouillé de ses vêtements

« Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux :Ne la déchirons pas, tirons au sort celui qui l’aura. Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement.  » Évangile selon saint Jean 19, 23-24

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El Expolio, Le Greco, 1579, cathédrale de Tolède

11. Jésus est cloué sur la Croix

Là, ils le crucifièrent, et avec lui deux autres : un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix, avec cette inscription : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ». Évangile selon saint Jean 19, 18-19

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Mise en croix , Église Saint-Benoît, Saint-Benoît-des-Ondes, France

12. Jésus meurt sur la Croix

« Après quoi, sachant que désormais tout était achevé pour que l’écriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit : « j’ai soif. » un vase était là, rempli de vinaigre. on mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « c’est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit. » Évangile selon saint Jean. 19, 28-30

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13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère

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Descente de Croix, Rubens 1616

14. Le corps de Jésus est mis au tombeau

« Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul neuf, et il le déposa dans le tombeau qu’il venait de se faire tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla. Cependant Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là, assises en face du tombeau. » Évangile selon saint Matthieu 27,59-61

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Mise au tombeau, Le Caravage, 1602-1603


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