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Peut-on craindre la collision d’un astéroide avec la terre?

Publié le 08 avril 2012 par Marcel76

Peut-on craindre la collision d’un astéroide avec la terre?On dénombre actuellement plus de 560 000 astéroïdes dans notre système solaire. La plupart orbitent entre Mars et Jupiter: c’est la Ceinture d’Astéroïde. Un autre groupement important est situé au-delà de l’orbite de Neptune : la Ceinture de Kuiper. Certains astéroïdes, appelés géocroiseurs, croisent l’orbite de la Terre et sont considérés comme objets potentiellement dangereux, à cause du risque de collision. Ils sont surveillés par des systèmes automatisés.

La vitesse d’un astéroïde est de l’ordre de 20 km par seconde, soit une vitesse supérieure à la vitesse qu’il faut pour s’affranchir de la gravité terrestre.

Que se passerait-il si un astéroïde de taille moyenne heurtait la Terre? C’est un risque à prendre en compte car tôt ou tard, il surviendra.

Les recherches antérieures suggèrent que, statistiquement, la Terre est heurtée par un astéroïde de 500 mètres de large au moins une fois tous les 200 000 ans, tandis qu’un géocroiseur plus imposant s’écrase sur Terre tous les 800 000 ans.

Un astéroïde d’une dizaine de km de diamètre qui a atterri dans le Golfe du Mexique il y a 65 millions d’années pourrait être responsable de la disparition des dinosaures et de 70% de toute vie terrestre à cette époque.

Cet astéroïde a créé une onde de compression, portant la roche à 18.000°. Quelques secondes plus tard, l’onde a produit le cratère et le raz-de-marée. Une quantité phénoménale de matériaux terrestres et météoritiques (contenant de l’iridium) a été projetée dans la stratosphère sous forme de poussières. Ces poussières se sont répandues sur toute la planète. Par conséquent les rayonnements solaires, réfléchis par ces dernières, n’ont pu arriver au sol, empêchant toute photosynthèse par les plantes. Les plantes mourant, les herbivores n’avaient plus de nourriture, donc mourraient à leur tour. Bref la chaine alimentaire a été rompu.

La chute de la météorite a pu également déclencher des incendies de forêts, car au moment de l’impact, la température de l’atmosphère est montée à 2.000°. Ces incendies auraient consommé l’oxygène et dégagé de grandes quantités de gaz carbonique et d’oxyde de carbone, de nature à asphyxier les rescapés de l’impact, du raz de marée, et de l’incendie.

Plus d’une centaine d’astéroïdes d’un à deux kilomètres de diamètre ont des orbites qui pourraient éventuellement croiser celui de la Terre. Et un nombre bien plus important de géocroiseurs de tailles plus petites se situant dans l’environnement proche de notre planète qui sont plus difficiles à détecter,constituent une menace à long terme. Bien que les risques d’une collision avec un tel objet restent peu probables dans un futur proche, les conséquences atmosphériques d’un tel choc n’ont jamais encore été étudiées en détail jusqu’à maintenant.

Un tel impact détruirait une partie de la couche d’ozone

Les résultats de certaines recherches ont établies qu’un astéroïde d’un kilomètre de diamètre qui plongerait dans l’océan éjecterait d’importantes quantités de vapeur d’eau et de sel marin dans l’atmosphère, jusqu’à des altitudes supérieures à 100 km.
Des composés chimiques provenant des océans comme le chlore et le brome attaqueraient significativement la couche d’ozone déjà meurtrie par les activités humaines. Ceci augmenterait, dans des proportions jamais égalées, la quantité de rayons ultraviolets atteignant la surface de la Terre.

Au delà des premières conséquences cataclysmiques engendrées par le choc : tsunamis et séismes, les effets sur le vivant seraient désastreuses à moyen terme : brûlures superficielles, cancers, cataractes, maladies du système immunitaire, réduction de la photosynthèse…

Un astéroïde plus petit, d’environ 500 m de diamètre, pourrait diminuer la quantité d’ozone dans la haute atmosphère à un niveau équivalent au trou record au dessus de l’Antarctique dans le milieu des années 1990 : un niveau engendré par les activités humaines.

Le géocroiseur Apophis est dans le collimateur

Selon les dernières observations de la NASA, plusieurs astéroïdes sont susceptibles de heurter la Terre d’ici les prochaines décennies. Découvert au début de l’année 2011, l’objet 2011 AG5, de 140 m de diamètre, a une probabilité d’environ un sur mille de percuter la Terre le 5 février 2040. Mais le plus médiatisé est le géocroiseur Apophis découvert en 2004: avec un diamètre de 250 m et une masse de 27 milliards de tonnes, ce bolide croisera l’orbite de la Terre le 13 avril 2036(il sera facilement observable à l’oeuil nu). Les premières observations de l’astéroïde tendaient à donner une probabilité non négligeable d’une collision avec la Terre pour ce jour là. L’astéroïde avait alors été classé au niveau 4 sur l’échelle de Turin, ce qui fut un cas unique. Cependant, de nouvelles observations ont précisé davantage sa trajectoire et ont écarté la possibilité d’une collision avec la Terre ou la Lune pour 2029. En effet, ce corps céleste devrait passer à 42 000 km de la Terre.

Les premières estimations indiquaient alors que l’astéroïde, qui croise deux fois l’orbite terrestre au cours de sa révolution, pourrait rencontrer celui de la Terre en avril 2029, avec une collision peu probable mais pas impossible.

Or les derniers calculs effectués par la NASA le 7 octobre 2009 indiquent que le risque de collision d’Apophis avec la Terre n’est plus que de un sur 233 000 pour cette date. Ces estimations ne manqueront pas d’être affinées dans les années à venir car la trajectoire de l’astéroïde est soumis à des incertitudes qui pourraient bien confirmer ou infirmer la probabilité de l’impact.

Un impact avec la Terre dégagerait une énergie de plus de 506 mégatonnes. C’est près de 34 000 fois la puissance de la bombe larguée sur Hiroshima le 6 août 1945 qui avait alors dégagé une puissance d’environ 15 kilotonnes.

Plusieurs moyens plus ou moins risqués pour dévier Apophis sont déjà envisagés : explosion, déviation, tracteur gravitationnel, satellite parasol…

En effet, étudier les moyens de dévier la trajectoire de ce géocroiseur n’est pas vain puisqu’il y a fort à parier que d’autres astéroïdes menaçants seront découverts.


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