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Stratégies (2)

Publié le 13 mars 2008 par Jfa

Après les piètres stratégies prêtées aux hommes pour éviter les tâches ménagères, revenons à des choses plus sérieuses, celles de la gauche à partir de la situation créée par ce premier tour des Municipales.

Dans l’attente du second tour, globalement, une gauche requinquée à 47%, une UMP déconfite à 45%, un Modem à 3 et quelques, la quasi-disparition du Front National dont les voix se sont définitivement agrégées à l’UMP et, phénomène sur lequel les télévisions se sont peu penchées, une percée de l’extrême-gauche ainsi qu’une remontée du PCF dans ses bastions. Certes, me direz-vous, ce sont des scrutins locaux.. Mais ces scrutins locaux surviennent dans un contexte national marqué par des difficultés à vivre pour tous ceux qui ne bénéficient pas de rentes ou de patrimoines. Ils sont la marque d’une radicalisation annoncée des mécontentements.

Ecoutant les leaders du PS sur différentes radios, on a pu, en simplifiant, entendre proposer deux lignes politiques:

- celle de Mme Royal, fidèle à elle-même, courant hier toutes les télés et radios, et ne voyant de salut pour le PS que dans des alliances tournées sur sa droite, principalement avec le MODEM.

- Les autres, plus ou moins flous sur ce sujet.

Abandonner une stratégie d’union à gauche, dans ce paysage politique global, ne peut que favoriser, face à une droite réunie (et on a vu ce qu’il est resté du Modem aux Législatives), une situation à l’allemande, avec l’émergence d’un pôle à gauche de la gauche (comprenant des partants du PS, dont vraisemblablement moi), qui atteindra rapidement les 10 à 15% des voix, plombant définitivement toute alternance politique et, encore plus définitivement, toute alternative politique à l’UMP tant que ce qui restera du PS persistera dans cette ouverture à sa droite.

Cela constituerait donc, à mon avis, un dommage qui prendrait beaucoup de temps à réparer. Mais cela signifie aussi que le PS doit clarifier ses positions sur les conséquences en France de la mondialisation financière s’il veut être capable d’éviter ce scénario. Il ne s’agit pas de retourner au marxisme, simplement de refuser l’explosion des inégalités et la paupérisation d’une part de plus en plus importante de la population.
Cela ne signifie pas, bien entendu, que des alliances avec le Modem soit à exclure. Mais elles ne doivent l’être, comme à Lille, qu’agrégées à des coalitions comprenant déjà toutes les composantes de la gauche. Hors le rassemblement de la gauche, point de salut.

Une dernière chose. J’ai entendu M. Fillon et plusieurs ministres de M. Sarkozy, à partir des fiches rédigées par les communiquateurs de l’Elysée, se répandre sur les plateaux sur le fait que ces Municipales ne constituaient pas le raz de marée annoncé par les médias et que, locales, elles ne pouvaient empêcher que ce gouvernement mette en oeuvre les “réformes” sur lesquelles il avait été élu.

Contrairement à d’autres, je pense que c’est justement ce que les français lui ont signifié au cours de ces élections: que le “Président du pouvoir d’achat” tienne ses promesses de réformes dans ce secteur et le devienne pour tous, pas seulement pour ses amis du CAC 40 et des Hauts de Seine.

Sinon, je serai amené à penser qu’on “m’aurait menti ?”


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